(Photographie : Victor Keller)
- Voir article précédent : Analyse et suivi des perturbations dans le soutien au comportement positif
Mettre en évidence des signaux d’alerte dans le pilotage du soutien au comportement positif
En examinant le rapport initial, les équipes remarqueront un certain nombre de signaux d’alarme :
- Un comportement perturbateur peut être mentionné plus fréquemment que les autres.
- Dans un lieu de l’école, plus d’élèves ne se comportent pas comme attendu.
- À un moment de la journée ou de la semaine, plus de difficultés sont mentionnées.
- Certains élèves, une classe ou un groupe posent plus de difficultés.
La série de questions suivante permet d’orienter la réflexion :
- Sur le comportement le plus fréquemment signalé :
- Où ce comportement est-il le plus fréquemment signalé ?
- Quand ce comportement est-il le plus fréquemment signalé ?
- Qui sont les élèves qui adoptent le plus souvent ce comportement ?
- Sur le lieu où les problèmes sont le plus souvent signalés :
- Quels sont les comportements les plus fréquemment signalés dans cet endroit ?
- Quand ces comportements sont-ils le plus fréquemment signalés ?
- Qui sont le ou les élèves les plus fréquemment signalés pour ces comportements dans ce lieu ?
- Sur le moment de la journée où la plupart des comportements problématiques sont signalés :
- Quels sont les comportements les plus fréquents à ce moment de la journée ?
- Où les problèmes se produisent-ils le plus fréquemment à ce moment de la journée ?
- Qui sont les élèves les plus fréquemment signalés pour ces comportements à ce moment de la journée ?
- Sur les élèves ayant le comportement le plus problématique :
- Quels sont les comportements de cet élève ou de ces élèves ?
- Où cet élève ou ces élèves se comportent-ils le plus fréquemment de manière inappropriée ?
- Quand cet élève ou ces élèves se comportent-ils le plus fréquemment de façon inappropriée ?
Sélectionner un signal d’alerte dans le pilotage du soutien au comportement positif
Il est recommandé que l’équipe se concentre sur un seul signal d’alerte lié au comportement, de lieu, de moment de la journée ou de groupe d’élèves pour le mois à venir.
Pour effectuer cette sélection, l’équipe responsable de la mise en œuvre du soutien au comportement positif (SCP) devra également prendre en compte les éléments suivants :
- La sécurité
- Le nombre d’élèves concernés
- Le rapport entre l’effort nécessaire et l’impact attendu
Lors de la sélection d’un problème cible, l’équipe doit donner la priorité à tout problème qui représente une préoccupation importante pour la sécurité des élèves.
Par exemple, une équipe peut identifier les retards comme le comportement problématique le plus fréquemment signalé.
Cependant, l’agression physique, qui est le deuxième comportement problématique le plus fréquemment signalé, représente un réel problème de sécurité. Par conséquent, l’équipe choisit l’agression physique comme problème principal pour le mois à venir plutôt que les retards.
Au-delà de la sécurité, au niveau 1, l’équipe SCP doit considérer prendre en considération si le problème est isolé à un petit nombre d’élèves ou plus systémique.
L’enjeu du SCP au niveau 1 est avant tout la résolution de problèmes à l’échelle de l’école.
L’expérience de terrain de la mise en œuvre du SCP aux États-Unis dans les écoles suggère que les problèmes impliquant 10 élèves ou plus dans un contexte donné doivent être considérés comme systémiques. Les problèmes impliquant moins de 10 élèves peuvent être considérés comme des incidents isolés, ou certains de ces élèves peuvent être candidats à des renvois de niveau 2 ou 3.
Enfin, les équipes devraient envisager de choisir un problème ciblé qui leur apporte le plus grand changement pour le moins d’efforts possible. Par exemple, l’équipe peut essayer de décider s’il faut se concentrer sur un comportement signalant un problème (le retard) ou sur un lieu (la classe). L’équipe peut décider qu’il faudrait beaucoup moins d’efforts pour réduire de manière significative le nombre de renvois pour retard que pour réduire les comportements problématiques dans la classe.
La façon la plus simple de répondre à ces questions pour le problème ciblé est d’utiliser un système de gestion électronique des données. Cependant, les équipes peuvent également procéder à une analyse manuelle, en suivant les étapes suivantes :
- Séparer tous les rapports disciplinaires du mois qui concernent le problème et le domaine ciblé des autres rapports disciplinaires non pertinents.
- Mettre de côté les rapports disciplinaires non pertinents.
- Trier les rapports disciplinaires concernant le domaine d’intervention, en utilisant des marques de pointage pour compter pour chaque référence :
- Les types de comportements
- Les heures de la journée et les jours de la semaine
- Le lieu
- Les élèves concernés : niveau scolaire, individu, sexe, etc.
Identifier des comportements de remplacements dans la réponse à un signal d'alerte sélectionné
Une fois que le signal d’alerte est identifié et a été étudié par l’équipe SCP au départ des données disponibles, il est utile d’identifier un ou deux comportements de remplacement.
Généralement, ces comportements seront des comportements spécifiques trouvés dans la matrice pour le cadre identifié dans l’analyse du problème central. Cependant, ce n’est pas toujours le cas.
Si le comportement de remplacement ne figure pas dans la matrice, l’équipe devra envisager de l’ajouter soit à tous les cadres, soit au cadre spécifique où se produit le comportement problématique.
La compréhension approfondie du contexte dans lequel le comportement se produit permet de donner à l’équipe un aperçu des facteurs contextuels qui contribuent au comportement inapproprié.
L’idée est de manipuler des facteurs de manière à soutenir les élèves lorsqu’ils adoptent le comportement de remplacement souhaité, tout en décourageant l’utilisation du comportement inapproprié.
Rédiger un objectif S.M.A.R.T.
L’étape suivante consiste à rédiger un objectif S.M.A.R.T..
Lorsque nous rédigeons un objectif S.M.A.R.T. pour l’amélioration du comportement à l’échelle de l’école, l’objectif S.M.A.R.T. peut être conçu sous la forme suivante :
… (Le groupe d’élèves ciblé) diminuera… (le comportement problématique visé) de… (% ou nombre) à… (% ou nombre) entre… (date de début) à… (date de fin) tel que mesuré par les données des rapports disciplinaires pour le mois de… (mois).
En général, lorsque nous utilisons un cycle de prise de décision basée sur des données pour examiner et analyser les données des rapports disciplinaires, il est recommandé de suivre les indications suivantes :
- L’école est l’unité d’analyse : la population d’élèves ciblée peut être large et inclure tous les élèves ou un niveau scolaire entier. Aux fins d’une intervention à l’échelle de l’école (niveau 1), l’objectif ne doit pas cibler des élèves individuels (niveau 3) ou des groupes de moins de dix élèves (niveau 2).
- Comme dans la plupart des écoles, les comportements appropriés sont bien plus nombreux que les comportements inappropriés. La façon la plus simple de rendre un objectif à l’échelle de l’école mesurable est de se concentrer sur la réduction des rapports disciplinaires pour un comportement problématique, un lieu ou un moment de la journée.
- Le cycle mensuel d’analyse et de récolte des données doit s’intégrer parfaitement au cycle de réunion de l’équipe SCP. Dans la plupart des cas, cela laisse suffisamment de temps à une intervention comportementale pour montrer si elle a l’impact souhaité.
- L’objectif S.M.A.R.T. doit être directement aligné sur l’analyse préalable menée à propos du signal d’alerte.
- Actuellement, il n’y a pas de conditions spécifiques fondées sur des données probantes concernant ce qu’est un objectif réalisable. Par conséquent, il est essentiel que l’équipe SCP mène une réflexion sérieuse sur la manière de fixer des objectifs stimulants, mais réalisables.
Sélectionner des stratégies
L’étape suivante consiste à élaborer un plan visant à résoudre le problème tel que défini par l’analyse des rapports de comportement.
Ce plan doit porter sur :
- La prévention
- L’enseignement
- La reconnaissance
- Le découragement
- Le suivi
Les stratégies de prévention peuvent consister à améliorer l’environnement en augmentant la surveillance, en adaptant les horaires, en complétant ou en clarifiant les attentes, les règles et les procédures. Elles peuvent incorporer des stratégies d’engagement de l’élève dans l’enseignement (occasions de répondre, séquencement des activités, choix ou difficulté des tâches).
Les stratégies d’enseignement comprennent l’enseignement de comportements de remplacement. Les comportements de remplacement devraient être des règles ou des procédures qui sont tirées directement de la matrice ou ajoutées à la matrice.
Les stratégies de reconnaissance comprennent l’envoi d’une rétroaction positive spécifique aux élèves qui adoptent le comportement approprié. La reconnaissance peut également inclure un renforcement tangible.
Le découragement comprend le continuum de stratégies visant à décourager les comportements inappropriés. Les stratégies de découragement doivent être appliquées de manière cohérente lorsque les élèves adoptent un comportement inapproprié.
Les stratégies de suivi doivent identifier les données qui seront collectées pour évaluer la fidélité de la mise en œuvre du plan, les progrès vers l’objectif et l’évaluation du plan.
En outre, le plan doit inclure des procédures pour :
- Communiquer le plan au personnel.
- Assurer auprès du personnel le développement professionnel nécessaire pour la mise en œuvre du plan.
- Donner au personnel l’occasion de mettre en pratique les compétences nécessaires.
- Préparer les procédures permettant de mettre en évidence que le personnel répond aux attentes du plan.
- Concevoir les procédures pour intervenir auprès du personnel qui ne répond pas aux attentes décrites dans le plan.
Déterminer les indicateurs de mise en œuvre et évaluer le plan d'action
Déterminer les indicateurs
Les indicateurs de mise en œuvre sont des mesures intermédiaires qui permettent à l’équipe d’apporter les corrections nécessaires à mi-parcours en temps voulu.
Ils répondent à deux questions :
- Mettons-nous en œuvre le plan tel qu’il a été conçu ?
- Le plan a-t-il l’impact souhaité sur les résultats des élèves ?
Les indicateurs de résultats exigent que l’équipe identifie une mesure permettant d’évaluer si les adultes mettent en œuvre le plan. Cette mesure peut être une simple enquête de type Likert, toute autre trace écrite ou d’autres mesures rapides et faciles à collecter et à examiner.
Les mesures qui aident l’équipe à vérifier si le plan a l’impact souhaité sur le comportement de l’élève peuvent inclure, mais ne sont certainement pas limitées à :
- Un décompte hebdomadaire des rapports disciplinaires pour le comportement problématique cible.
- Un décompte de l’utilisation d’une stratégie souhaitée ou d’un comportement de remplacement.
Le plan de solution comprend un espace pour identifier les indicateurs de résultats.
Évaluer le plan
Au terme du cycle, nous arrivons à une prise de décision pour évaluer l’efficacité du plan. Cette étape est réalisée après la mise en œuvre du plan de solution, et non lors de la rédaction du plan de solution.
Une fois que l’équipe SCP a mis en œuvre le plan de solution, un examen rapide de l’analyse des rapports disciplinaires du mois suivant aidera à évaluer si la mise en œuvre a eu lieu avec fidélité.
Il est important que l’équipe SCP laisse suffisamment de temps pour que le plan soit mis en œuvre avant de voir si ses efforts se reflètent dans les données de l’analyse des rapports disciplinaires.
Ce n’est que si son objectif est atteint que l’équipe de pilotage de niveau 1 rédigera un nouveau plan de solution pour un nouveau problème.
Mis à jour le 11/09/2023
Bibliographie
Missouri Schoolwide Positive Behavior Support, Tier 1, Team Workbook, 2018–2019
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