vendredi 26 août 2022

Analyse et suivi des perturbations dans le soutien au comportement positif

Un pilotage efficace de la gestion des comportements en école impose de savoir ce qui s’y passe de manière factuelle et objective. 

Nous analysons la situation afin de prendre des décisions éclairées sur les améliorations à apporter et dans l’intention de mesurer ultérieurement et de suivre l’effet de celles-ci.

(Photographie : Maxim Mjödov)



Documenter les occurrences de perturbations mineures et majeures


Lorsqu’un élève est à l’origine d’une perturbation majeure liée à la gestion du comportement, un rapport disciplinaire devrait systématiquement être généré.

La collecte de ces rapports peut constituer une source de données simple, aisément disponible et utile pour faciliter l’évaluation, le suivi et le pilotage de la mise en œuvre du soutien au comportement positif.

Nous ne pouvons pas non plus nous contenter de suivre les occurrences des perturbations majeures. Nous devons également nous intéresser à la surveillance des écarts de comportement mineurs des élèves. De plus, il est utile de disposer d’un système permettant d’agréger et de communiquer ces données de manière efficace et effective. 



Objectifs de l’analyse des rapports disciplinaires


L’amélioration des résultats comportementaux des élèves est l’une des principales raisons pour lesquelles les écoles mettent en œuvre le soutien au comportement positif.

L’analyse des rapports disciplinaires va être utile pour :
  • Prendre des décisions qui favorisent l’amélioration du comportement des élèves.
  • Assurer le suivi de la progression des résultats en matière de comportement social.
  • Fournir un indicateur chiffré qui peut être utilisé comme une mesure du climat scolaire.
  • Résoudre les problèmes à l’échelle de l’école, de la classe ou de chaque élève. 
  • Identifier les problèmes et les solutions possibles.
  • Suivre et évaluer l’efficacité des différentes interventions et l’impact général de la mise en œuvre du soutien au comportement positif au fil du temps.
  • Être une source d’information précieuse pour les équipes utilisant une logique de réponse à l’intervention (RàI). Nous identifions les élèves individuels qui ne répondent pas aux interventions de niveau 1, et qui peuvent donc avoir besoin de soutiens individualisés plus intensifs de niveau 2 ou par la suite de niveau 3. 
  • Fournir les informations contextuelles nécessaires pour permettre aux équipes une compréhension plus complète des causes probables des comportements inappropriés. Une telle compréhension peut aider les équipes à développer des interventions qui sont plus susceptibles d’améliorer le comportement des élèves. 



Logique de l’analyse des rapports disciplinaires


Traditionnellement, le personnel scolaire tend à considérer les rapports disciplinaires comme un moyen de documenter les infractions comportementales. Il s’agit d’un document qui permet de sanctionner les élèves et de garder des traces à décharge au fil du temps dans l’éventualité d’une exclusion.

Comme les formulaires mettent l’accent généralement sur les conséquences et les faits caractérisant les diverses infractions, les informations relatives au contexte entourant le comportement problématique ne sont souvent pas documentées. De plus, les formulaires tendent à être remplis et soumis de manière incohérente, à charge des élèves ou dans une optique purement administrative. 

Dans la logique du soutien au comportement positif, le contexte, la cohérence et la rigueur dans la manière de compléter les rapports disciplinaires deviennent au contraire des éléments cruciaux.

La collecte d’informations contextuelles et précises est essentielle pour l’identification d’antécédents et de conséquences alternatives qui, respectivement, signalent et soutiennent le comportement attendu de l’élève. 

Seule la compréhension du contexte permettra de travailler efficacement sur une solution pour l’élève. Des énoncés précis du contexte du problème conduisent à des interventions plus ciblées, plus efficaces et plus efficientes.



Les Big 5 des rapports disciplinaires


Les Big 5 représentent les informations contextuelles essentielles qui doivent être disponibles pour l’analyse et la prise de décision ultérieures. 

Ces informations critiques comprennent : 
  1. La fréquence des événements comportementaux (nombre d’incidents par jour et par mois).
  2. La fréquence des comportements problématiques (nature des comportements problématiques).
  3. La fréquence à laquelle les problèmes se produisent dans différents endroits (lieux plus particulièrement concernés).
  4. La fréquence à laquelle les problèmes se produisent à différents moments de la journée (quand ont lieu plus spécifiquement ces problèmes)
  5. La fréquence à laquelle les problèmes sont signalés pour différents élèves ou groupes d’élèves (quels sont les élèves responsables de ces comportements). 

Cela revient à répondre aux questions suivantes :
  1. Quelle est la fréquence des comportements problématiques ?
  2. Quel est le comportement problématique le plus fréquent ?
  3. Où les comportements problématiques se produisent-ils le plus souvent ?
  4. Quand les comportements problématiques se produisent-ils le plus souvent ?
  5. Qui sont les élèves qui ont le plus souvent des comportements à problèmes ? 

D’autres caractéristiques scolaires, personnelles ou familiales propres à l’élève peuvent également venir éclairer l’analyse des données. La connaissance des diverses personnes impliquées et leurs réactions importent également.



Organiser l’utilisation des rapports disciplinaires


La valeur de l’utilisation de ces données pour une prise de décision efficace dépendra, en grande partie, de la qualité des politiques et procédures de l’école pour garantir leur utilisation cohérente et leur exactitude.

Il est également nécessaire d’avoir des définitions et des règles de décision communes pour déterminer si un comportement est géré par la classe (mineur) ou par le personnel dédié (majeur). De cette manière, tous les comportements majeurs mènent à des rapports et aucun comportement mineur ce qui ajoute de la cohérence aux données récoltées.

Les formulaires et les procédures liées aux rapports doivent être conçus pour être faciles à utiliser, tout en préservant l’intégrité des données. Des formulaires et des procédures rapides et faciles à utiliser pour enregistrer et soumettre les informations relatives aux incidents comportementaux augmentent la probabilité que ces données soient complètes et exactes.

La démarche demande l’établissement de systèmes efficaces et efficients liés aux rapports disciplinaires pour :
  1. Collecter les données
  2. Rapporter les données
  3. Partager les données avec l’équipe et le personnel
  4. Analyser les données
  5. Fonder les décisions sur cette analyse. 

L’exactitude des données et l’efficacité des processus de prise de décision affectent directement la précision des étapes d’action qui vont découler de l’analyse.



Traitement des données


Pour que l’équipe responsable du suivi du comportement puisse utiliser les données des rapports disciplinaires pour prendre des décisions, elle doit disposer des bonnes données au bon moment et dans le bon format.

Les résumés de données qui incluent certaines informations contextuelles sont les plus efficaces pour élaborer des plans de traitement des comportements problématiques. En outre, les résumés de données doivent être opportuns : ils doivent être disponibles au moment où ils sont pertinents pour la prise de décision. 

Par conséquent, la facilité d’élaboration des rapports essentiels est une caractéristique essentielle de tout système de gestion des données. Enfin, les recherches suggèrent que nous sommes plus efficaces dans l’analyse des données lorsqu’elles sont présentées sous forme de graphiques.

Au minimum, le système de gestion des données devrait être capable de produire facilement un rapport graphique des rapports disciplinaires qui comprend les graphiques suivants en lien avec les Big 5 : 
  • Fréquence des rapports disciplinaires par jour et par mois 
  • Fréquence des rapports disciplinaires par comportement 
  • Fréquence des rapports disciplinaires par lieu 
  • Fréquence des rapports disciplinaires par heure de la journée ou jour de la semaine 
  • Fréquence des rapports disciplinaires par élève ou groupe d’élèves (rapport individuel ou par niveau scolaire)

Il existe une variété de systèmes électroniques de gestion des données, gratuits ou payants, qui peuvent rendre la collecte, le stockage et la communication des informations sur les rapports disciplinaires beaucoup plus efficaces.

En outre, en raison de l’interaction entre les résultats scolaires et comportementaux des élèves, les écoles peuvent envisager un système électronique intégré de gestion des données. Celui-ci peut inclure et peut rendre compte, à la fois des données scolaires et comportementales.


Mis à jour le 09/09/2023

Bibliographie


Missouri Schoolwide Positive Behavior Support, Tier 1, Team Workbook, 2018–2019

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