vendredi 5 juillet 2024

Des stratégies de gestion de classe pour soutenir les élèves présentant un trouble de l’attention

La démarche générale est d’aider les élèves présentant un trouble de l’attention à apprendre à mieux gérer leur comportement.

(Photographie : balticseagrey)


Les élèves présentant un trouble de l’attention sont confrontés à des expériences difficiles à gérer pour leurs apprentissages. Ils font face à des défaillances de leur concentration et à des difficultés à réguler leur comportement. 

Le pari est que cette situation peut être atténuée par des enseignants compréhensifs qui adoptent et proposent des stratégies d’enseignement et d’apprentissage prenant en compte de leurs besoins spécifiques.

De manière générale, l’approche doit être axée sur la mise en œuvre de solutions et sur l’atténuation des occasions manquées d’apprentissage.



Le TDAH


Les enfants diagnostiqués comme souffrant de TDAH rencontrent constamment des difficultés en classe (DuPaul, McGoey, Eckert & VanBrakle, 2001 ; Loe & Feldman, 2007) et après l’obtention de leur diplôme (Murphy, Barkley & Bush, 2002). De même, ces élèves sont plus susceptibles d’être renvoyés, suspendus ou de redoubler (Lefever, Villers, Morrow & Vaughn, 2002).

Si un enfant est diagnostiqué comme souffrant de TDAH et qu’un plan de traitement est établi, il peut incomber à l’enseignant de mettre en œuvre des aménagements raisonnables en classe. Cependant, une approche réussie en classe est plus complexe que quelques lignes sur une feuille de papier proposées par un neuropsychologue. La question mérite d’être explorée.

Bien que chaque élève présentant souffrant de TDAH soit différent, leurs comportements présentent des similitudes en matière de distractibilité, d’impulsivité et d’hyperactivité (Barkley, 2006). 
 
Les élèves atteints de TDAH peuvent trouver plus difficiles que leurs camarades, les tâches qui exigent un effort soutenu, de l’organisation et de l’autorégulation. Ils peuvent se sentir plus rapidement dépassés, impatients ou frustrés.

Cela peut les amener à exprimer des comportements perturbateurs en classe tels que le fait de : 
  • Parler à tort et à travers
  • Se déplacer sans permission
  • Rechercher l’attention.
Ces comportements signalent pour l’enseignant : 
  • La nécessité de mieux répondre à leurs besoins
  • L’utilisation de stratégies supplémentaires.
Il apparait que les stratégies de gestion du comportement et des apprentissages mises en œuvre en même temps que la médication sont plus efficaces. Toutefois, différentes variables dépendant de l’enseignant affectent l’efficacité du traitement médicamenteux. Ils comprennent la connaissance par l’enseignant du problème de l’élève, la perception de l’intervention par l’enseignant ou son acceptabilité (Vereb & DiPerna, 2004).



Approches contreproductives dans l’accompagnement des élèves TDAH


Toutes les démarches ne fonctionnent pas dans l’accompagnement des élèves souffrant de TDAH.

Pour un enseignant, il est très important de s’assurer savoir comment parler aux élèves souffrant de TDAH afin d’éviter toute conséquence négative. Les élèves souffrant de TDAH sont naturellement plus enclins à l’échec scolaire, à un comportement social négatif et à des relations altérées avec leurs camarades.

Le TDAH est une explication pour un ensemble de comportements qui peuvent parfois sidérer. Cependant, le TDAH n’est pas une excuse ni pour l’élève ni pour l’enseignant pour baisser les attentes. Par exemple, ignorer un comportement négatif n’entraîne aucun résultat positif pour l’élève. Cela ne fait que l’inciter l’élève à continuer à se comporter de la sorte. C’est une stratégie inefficace qui permet au comportement de se poursuivre et de s’aggraver.

De même, les formes plus traditionnelles de gestion du comportement, telles que les sanctions comportementales négatives et les instructions verbales détaillées, se sont révélées inefficaces pour gérer le comportement des élèves atteints de TDAH (DuPaul & Weygandt, 2006).

Certaines stratégies interprétables par les élèves comme de la condescendance peuvent amener les élèves à éprouver du ressentiment à l’égard des enseignants et de l’école (Prosser, 2008). 

Dans ce cadre, les mots utilisés par les enseignants peuvent favoriser comme ils peuvent entraver l’apprentissage (Staples, 2010). Le discours de l’enseignant a un impact indéniable sur le comportement des élèves atteints de TDAH. Il parait essentiel que les enseignants comprennent les manières efficaces et appropriées de parler aux élèves atteints de TDAH. 



Adopter une gestion de classe inclusive


Globalement, les élèves atteints de TDAH ont les mêmes besoins que n’importe quels élèves, cependant ceux-ci peuvent être plus intensifs sur certains aspects. Des démarches utilisées pour ces élèves profiteront certainement à l’ensemble des élèves.

Witt et Martens (1983) ont constaté que la principale composante influençant l’évaluation de l’acceptabilité d’une intervention est la perception de l’utilité de l’intervention pour l’élève et de son adéquation avec le milieu scolaire ordinaire (Sherman et coll., 2008). 

Bien que certaines stratégies soient appropriées pour chaque élève, la réponse de chacun varie. L’efficacité des stratégies de gestion du comportement dépend de chaque élève et devait être adaptée à ses besoins individuels. 

Une attitude positive de l’enseignant est la clé d’un environnement d’apprentissage positif et productif et peut être obtenue en améliorant la socialisation des élèves.

La création d’une classe propice à l’apprentissage commence par le développement de relations humaines fonctionnelles et réciproques (Arthur-Kelly, Lyons, Butterfield, & Gordon, 2006). 

De solides relations entre l’enseignant et l’élève peuvent faire toute la différence dans la réussite d’un élève et sont possibles lorsque l’enseignant utilise des éléments clés de la socialisation tels que (Brophy, 1996) :
  • L’enseignement explicite des comportements
  • La communication d’attentes positives, d’attributs et d’étiquettes sociales
  • Le renforcement du comportement désiré. 
Si l’enseignant a une attitude positive à l’égard de ses élèves, s’il croit et agit comme si tous ses élèves allaient réussir, alors les élèves seront à la hauteur de ces attentes.

Une relation positive entre l’enseignant et l’élève, fondée sur la confiance, la compréhension et le respect mutuel, et dans laquelle la communication est ouverte, soutient les élèves sur le plan scolaire, social et personnel.



Agir sur la communication en gestion de classe


La communication est un processus complexe qui englobe l’ensemble de l’environnement, car. Le concept de communication implique non seulement le message verbal, mais aussi le message non verbal (Uko, 2006). 

Arthur-Kelly et ses collaborateurs (2006) affirment que l’organisation préalable de l’environnement physique de la classe est d’une importance fondamentale. Elle influencera les attitudes, les comportements et les attentes des élèves. Elle est considérée comme faisant partie du développement global de l’écologie de la classe. 

Lorsque l’environnement est accueillant et permet aux élèves de satisfaire leurs besoins fondamentaux, ils se sentent en sécurité et soutenus et sont davantage capables de consacrer des efforts à la réalisation de soi par l’apprentissage (Arthur-Kelly et coll., 2006).

Dans le cadre de la gestion de la classe, les bonnes compétences en communication des enseignants facilitent la résolution des problèmes et des conflits. La communication est un élément fondamental de la promotion d’un comportement et d’un climat de classe positifs pour les enseignants.

Au contraire, de mauvaises compétences en communication peuvent entraîner des comportements perturbateurs susceptibles d’entraver la gestion de la classe par l’enseignant, car la communication est un processus bidirectionnel qui implique l’envoi et la réception de messages. 

McDonald (2010) a déclaré que le développement de relations positives et cohérentes était très important dans la gestion de la classe, avec une communication non verbale telle que l’expression faciale, le ton de la voix et les gestes.



Développer un cadre de classe


Pour aider les étudiants à se sentir à l’aise dans leur environnement d’apprentissage, Arthur-Kelly et ses collaborateurs (2006) suggèrent que des normes de comportement claires sont nécessaires et devraient être établies dès que possible. 

Par conséquent, l’élaboration et la mise en œuvre de routines et de procédures organisationnelles claires (Arthur-Kelly et coll., 2006) doivent être mises en place. Elles permettent de réduire l’anxiété ou la confusion que les élèves peuvent ressentir à l’égard des attentes en matière de comportement et d’améliorer l’environnement d’apprentissage positif. Les élèves se sentent plus en sécurité lorsqu’ils sont conscients du comportement qui est attendu d’eux, individuellement et en tant que classe.

Les enseignants qui maintiennent un environnement d’apprentissage positif en établissant et en maintenant des attentes claires à l’égard des élèves soutiennent les besoins de développement de leurs élèves sur le plan scolaire, social et personnel (Portel, 2000).

Il est nécessaire de développer des stratégies de gestion du comportement appropriées et adaptées aux besoins de chaque élève afin de créer un environnement d’apprentissage positif pour tous les membres d’une classe.

L’enseignant peut intensifier les démarches suivantes : 
  • Rendre l’environnement prévisible, familier et structuré
  • Établir des règles claires
  • Instaurer des routines en classe
  • Placer les élèves concernés vers l’avant de la classe loin des fenêtres et des portes
  • Donner des missions occasionnelles aux élèves concernés qui permettent le déplacement.



Établir une bonne relation avec l’ensemble de ses élèves comme stratégie préventive en gestion de classe


Beaucoup d’élèves et parfois plus particulièrement les élèves atteints d’un trouble de l’attention n’ont pas réellement de problème pour savoir ce qu’il faut faire, d’autant plus que les attentes sont souvent explicites. La difficulté est plutôt pour eux de démarrer et de faire ce qu’ils savent.

Le rappel agacé ou ferme, ou la menace ont des chances de se révéler être des approches non productives. Ces élèves ont au contraire plutôt besoin d’encouragements, de soutien et de renforcement pour développer de bonnes habitudes comportementales. S’ils ressentent que nous comprenons leurs difficultés, que nous leur montrons de l’empathie, ils seront plus enclins à travailler avec nous plutôt que contre nous. Montrer de la compréhension et offrir du soutien nous permettra de mieux leur faire adopter nos attentes.

Plus particulièrement pour les élèves présentant un trouble de l’attention, la capacité des enseignants à les comprendre est déterminante pour faciliter ou soutenir leurs apprentissages (Staples, 2010). Si les enseignants connaissent les forces, les faiblesses et les besoins de leurs élèves, ils sont mieux équipés pour développer des stratégies d’enseignement et d’apprentissage, et parallèlement des stratégies de gestion du comportement appropriées et efficaces.

De manière générale et à l’échelle de la classe, l’établissement de relations bonnes et positives avec l’ensemble des élèves les encouragera à une plus grande responsabilité de leur part en matière de comportement et d’apprentissage. Par la relation et la compréhension, nous pouvons mieux communiquer et mieux partager des attentes élevées avec nos élèves.

Dès lors, parmi les nombreux défis auxquels les enseignants sont confrontés aujourd’hui, l’un des plus importants peut être de choisir les bons mots ou les bonnes stratégies verbales, et non verbales, pour gérer les comportements. Cette stratégie est particulièrement utile pour accompagner des élèves qui sont ou pourraient être diagnostiqués comme atteints d’un trouble de l’attention. Plus largement, de telles compétences auront un impact sur l’ensemble des élèves. En effet, lorsqu’il existe une bonne relation entre les enseignants et ces élèves, les stratégies pratiques deviennent plus efficaces.

Dès lors, il est conseillé pour l’enseignant de s’employer à établir une relation positive de manière proactive dès la rentrée avec l’ensemble de ses profils d’élèves. Plus particulièrement, il peut se concentrer sur ceux susceptibles de présenter des difficultés au niveau de l’attention, de l’engagement scolaire ou du comportement.



Des stratégies de communication pour soutenir le comportement des élèves TDAH


Sherman et ses collaborateurs (2008) ont constaté que la mesure dans laquelle les enseignants utilisent le geste de la main en coordination avec la parole pendant les instructions peut avoir un impact sur les performances des enfants atteints de TDAH (Wang, Bernas & Eberhard, 2004).

Galey (2007) propose aux enseignants des suggestions claires au niveau des stratégies de communication, notamment : 
  • Utiliser fréquemment le nom ou le prénom des élèves
  • Se tenir près d’eux lorsqu’ils donnent des instructions et maintenir un contact visuel
  • Utiliser des instructions spécifiques et directes
  • Illustrer et écrire les instructions en plus de les donner oralement
  • Établir une relation positive avec ces élèves et les traiter avec respect.
Les élèves sont plus réceptifs et réussissent mieux à accomplir les tâches lorsque les enseignants utilisaient davantage de gestes, qu’il s’agisse de techniques d’étayage basées sur la parole et les gestes ou sur les gestes uniquement (Wang et coll., 2004).

Les recherches de Goldin-Meadow, Alibali et Church (1993) ont également montré que l’utilité d’accompagner le discours de gestes, plus visuels par exemple, peut fournir des informations supplémentaires et paraitre moins abstraite par rapport aux instructions orales.

D’une manière générale, des mots et un ton justes peuvent désamorcer une situation potentiellement difficile et garantir que la relation entre l’enseignant et l’élève reste intacte et exempte de confrontations perturbatrices. Le discours des enseignants peut influencer l’escalade ou l’apaisement d’une situation. Le choix des mots et le mode d’expression sont de la plus haute importance.



Stratégies verbales positives


Les stratégies verbales positives des enseignants comprennent :
  • Le contrôle de la voix (volume faible à fort, fermeté, ton et rythme)
  • L’usage de phrases courtes
  • La répétition des instructions et la vérification de leur compréhension
  • L’utilisation des noms ou prénoms des élèves
  • Une combinaison d’indices visuels et d’instructions verbales.
Les stratégies verbales calmes permettent aux élèves de se calmer ou de se conformer aux instructions des enseignants. Les mots et les stratégies utilisés par les enseignants influencent leurs élèves. 

Toutefois, ces stratégies verbales peuvent n’inciter que momentanément les élèves à prêter attention à ce que disent les enseignants. Le fait d’avoir une relation favorable avec l’élève permet d’avoir un impact plus important. Si les enseignants et les élèves entretiennent de bonnes relations, les stratégies pratiques seront efficaces (Galey, 2007 ; Miranda & Presentacion, 2000). 

Des relations positives respectueuses et cohérentes entre les élèves et les enseignants et entre les élèves aident les enseignants à comprendre les comportements des élèves atteints de TDAH (Galey, 2007 ; McDonald, 2010).



Stratégies non verbales


Les stratégies non verbales sont liées aux caractéristiques des enseignants, telles que leur patience, leur tolérance et leur compréhension du TDAH.

Les stratégies d’enseignement non verbales, telles qu’attirer positivement l’attention de l’élève ou souligner les informations importantes, peuvent favoriser la concentration et contribuer à gérer les comportements des élèves atteints de TDAH. 

Selon Wang et ses collaborateurs (2004), le degré d’utilisation par les enseignants des gestes de la main en coordination avec la parole pendant les instructions peut avoir un impact sur les performances des enfants souffrant de TDAH. 

Cependant, ces gestes doivent être appropriés. Secouer la tête ou se retourner ne sont pas des stratégies non verbales appropriées pour la gestion de la classe. 

Une stratégie non verbale essentielle est le contrôle de proximité. La proximité de l’enseignant est très efficace pour aider les élèves atteints de TDAH à maintenir leur attention. Par exemple, l’enseignant peut se rapprocher de l’élève lorsqu’il lui donne des instructions et surveille son engagement dans un travail en autonomie.



Adapter les pratiques d’enseignement


L’enseignant peut intensifier les démarches suivantes : 
  • Adapter ses méthodes d’enseignement et son cadre de classe
  • Adopter un enseignement explicite du contenu et du comportement
  • Combiner le verbal et le visuel
  • Réduire les distractions et les temps morts
  • Découper les tâches et structurer les instructions
  • S’assurer de la compréhension des consignes
  • L’alternance des tâches permet des temps de relâchement
  • Assurer des occasions de réussite
  • Soutenir la perception de compétence des élèves



Stratégies générales pour toutes les interactions verbales


L’enseignant peut intensifier les démarches suivantes : 
  • Toujours s’adresser à l’élève par son nom ou prénom
  • Essayer d’établir un contact visuel dans la mesure du possible
  • Parler de manière claire et concise, et gardez un ton égal
  • Conserver un langage poli, soutenant et chaleureux 
  • Faire passer le message de manière très claire et pleinement intelligible.
  • Utiliser le « quand », « alors » ou le « où » dans les consignes.
  • Énoncer ce qu’il faut faire et ne jamais dire ce qu’il ne faut pas faire.
Lors des consignes, l’enseignant peut intensifier les démarches suivantes : 
  • Donner des instructions courtes, explicites et simples, par exemple : « Prends ton livre de math et ouvre-le à la page 47 ».
  • Donner les instructions de manière simple, étape par étape, en marquant une pause entre chaque étape et en leur donnant éventuellement l’occasion de faire chaque activité.



Stratégies lors du renforcement 


Le renforcement positif améliore les capacités de concentration des élèves atteints de TDAH. Les élèves atteints de TDAH ont besoin d’un retour d’information spécifique et fréquent ou d’un renforcement immédiatement après la démonstration des comportements souhaités. Il importe de reconnaitre positivement leurs efforts.

Ce renforcement est plus particulièrement utile lorsque les élèves apprennent de nouveaux comportements ou doivent s’améliorer. Il est généralement important de renforcer d’abord les approximations proches afin de modeler peu à peu le comportement. Il n’est pas utile d’attendre que le comportement soit parfait pour le renforcer. Il importe de renforcer les progrès intermédiaires.

Lorsque les enseignants sont attentifs aux comportements positifs et félicitent spécifiquement les élèves pour les comportements attendus, ils peuvent mobiliser les élèves avant que leur attention ne se relâche tout en mettant en évidence le comportement souhaité (U.S. Department of Education, 2006). 

Une rétroaction positive spécifique efficace (Scheuermann & Hall, 2015) :
  • Dépend de la démonstration du comportement souhaité.
  • Décrit spécifiquement le comportement positif
  • Est donnée immédiatement et avec enthousiasme juste après le comportement souhaité 
L’enseignant peut intensifier les démarches suivantes : 
  • Toujours être très spécifique dans le comportement visé et ne jamais viser la personne
  • Délivrer du renforcement positif pour marquer les efforts et les progrès : 
    • Lorsqu’ils font quelque chose de bien, nous leur disons à quel point nous sommes contents qu’ils l’aient fait. 
    • Nous les félicitons en termes spécifiques plutôt que de manière générale, en identifiant clairement le comportement visé.
    • S’il s’est bien comporté pendant un cours, nous le leur disons, mais nous sommes précis sur ce qu’il a fait, à quel moment et à quel endroit.
    • Nous n’oublions jamais de louer les efforts plutôt que les capacités. 
    • Une fois que le comportement est établi, la fréquence du renforcement peut être progressivement diminuée.
Nous essayons de surprendre les élèves en train de faire des efforts et de se comporter comme attendu. Ce n’est pas seulement le renforcement positif qui compte, mais aussi le tact et l’authenticité de la personne qui le donne.



Stratégies lors des remarques 


De nombreux élèves atteints de TDAH ne comprennent pas vraiment ce que l’on attend d’eux en matière de comportement à un moment donné, même s’ils connaissent le comportement. Il peut donc être utile de prendre du temps avec l’élève pour lui expliquer spécifiquement les problèmes. Nous devons être très clairs sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

L’enseignant peut intensifier les démarches suivantes : 
  • Suivre un continuum connu par l’élève lors des interventions face à une perturbation.
  • Toujours être très spécifique dans le comportement visé et ne pas viser la personne
  • Le retour d’information verbal se compose à la fois d’éloges et d’affirmations correctives :
    • L’enseignant souligne ce qui fonctionne. Il s’agit d’utiliser des phrases simples, mais spécifiques, qui identifient clairement les comportements souhaités. Cela permet à l’élève de connaitre le comportement et la condition spécifiques pour lesquels il a été félicité. Les félicitations générales (par exemple, « bon travail ») sont moins significatives pour les élèves.
    • Nous proposer alors des pistes d’amélioration sur ce qui fonctionne moins bien. De nombreux élèves atteints de TDAH ont besoin d’être redirigés verbalement fréquemment. Nous redirigeons les élèves en utilisant des indices verbaux clairs, concis et discrets pour leur rappeler les comportements souhaités, plutôt que de longues explications. 
  • L’enseignant apporte les remarques correctives toujours de manière calme et à proximité de l’élève (Piffner, 2011). Il est important d’éviter toute dimension qui pourrait être perçue comme condescendante ou interprétable comme telle lorsque nous corrigeons son comportement.
  • Ne pas viser le pourquoi « Pourquoi as-tu fait cela ? », mais le quoi faire maintenant, par exemple, « Que devrais-tu faire maintenant ? ». Lors d’une rétroaction, il est souvent utile de lui proposer des options.
Lorsque nous imposons des sanctions, il est utile de rappeler à l’élève qu’un mauvais comportement aura des conséquences. Ce n’est jamais la sévérité qui compte, mais la certitude pour l’élève que lorsqu’il commet ce comportement, nous passerons à l’acte.



Stratégies liées à la prévention


Il est utile de :
  • Rappeler la tâche à exécuter :
    • Il se peut que les élèves atteints de TDAH ne fassent tout simplement pas ce que nous leur demandons parce qu’ils ont oublié la tâche spécifique à accomplir ou n’ont pas été attentifs lorsqu’elle a été énoncée. Au lieu de leur dire en termes généraux de se mettre au travail, il est souvent utile de rappeler la tâche spécifique à accomplir.
  • Développer un soutien non verbal préventif :
    • Avec ces élèves, nous développons des messages non verbaux discrets tels que le contact visuel, les gestes de la main ou d’autres signaux qui apprennent aux élèves à reconnaitre les conditions qui déclenchent des comportements spécifiques attendus et inhibent les comportements non désirés.
    • Une fois le système mis au point, l’élève peut apprendre à gérer ses réactions comportementales non souhaitées avant qu’elles ne se produisent et s’engager dans les comportements attendus. 
  • Proposer des choix dès que c’est possible : 
    • Le choix en lui-même semble être un facteur influent pour l’adoption des comportements souhaités.
      • Exemples : choix dans l’ordre des activités à réaliser ou sur la manière de les faire. 
      • Les choix permettent également aux élèves de s’entraîner à prendre des décisions.
  • Proposer l’utilisation d’un timer : 
    • Afin d’apprendre aux élèves à contrôler leur attention sur la tâche, il est possible de programmer des rappels à intervalles aléatoires sur un appareil électronique, tels qu’un smartphone ou un minuteur de cuisine.
    • Ils sont réglés sur le temps qu’il reste pour effectuer un travail ou une évaluation. Ils doivent être clairement visibles pour que les élèves puissent vérifier le temps restant et suivre leurs progrès.
    • Les intervalles de temps doivent être fixés en fonction de la capacité d’attention de l’élève lors du travail autonome à domicile. Lorsque le signal sonore retentit, l’élève peut noter ou indiquer s’il est engagé dans l’apprentissage. Une simple liste de contrôle (oui ou non) fonctionne bien. Les élèves peuvent surveiller leur propre comportement. Pour le travail à domicile, la stratégie Pomodoro peut être une bonne piste.
  • Intégrer des incitations visuelles et environnementales : 
    • Des affiches en classe peuvent rappeler les attentes comportementales et augmenter la fréquence des comportements souhaités en classe.
    • Attirer l’attention sur les élèves qui se comportent comme attendu peut avoir le même effet. 
    • Les aides visuelles électroniques telles que les tableaux blancs interactifs et les visualiseurs sont utiles pour capter l’attention des élèves atteints de TDAH (Piffner, 2011). 
    • L’utilisation de tablettes et d’ordinateurs peut permettre aux élèves de participer plus pleinement aux activités d’apprentissage.



Stratégies liées à la collaboration avec la maison


Les familles sont des ressources inestimables pour les enseignants. Une communication régulière avec l’enseignant de leur enfant permet aux parents de se familiariser avec les attentes de la classe et de faire un suivi à la maison. 

La communication permet également aux enseignants de connaitre les techniques qui fonctionnent à la maison. 

Les stratégies suivantes sont conçues pour améliorer la communication entre la maison et l’école :
  • Un système de renforcement incluant des liens entre la maison et l’école peut être efficace pour les élèves plus jeunes : 
    • Dans ce cas, nous misons sur la collaboration avec les parents des élèves.
    • Les enseignants communiquent aussi souvent que possible (de préférence tous les jours au primaire) sur la quantité et la qualité du travail, ainsi que sur l’augmentation ou la diminution des comportements appropriés.
    • L’enjeu est d’aider les parents à coordonner leur système de renforcement avec celui de l’école. 
    • Une simple liste de contrôle comprenant une liste des comportements souhaités et un emplacement pour les devoirs à cocher, ainsi qu’un espace pour des notes est la meilleure solution.
  • Nous pouvons utiliser des listes de contrôle et des tableaux pour tenir les parents informés des progrès de l’élève au quotidien. Nous pouvons communiquer les techniques de renforcement efficaces utilisées en classe.
  • Nous pouvons fournir aux parents une adresse électronique de contact afin d’améliorer la rapidité de la communication, ou éventuellement un numéro de téléphone et les heures optimales d’appel.
  • Un site web consacré aux devoirs, qui fournit les devoirs ou évaluations à venir, est très utile aux parents des élèves atteints de TDAH. Il est également possible d’y afficher des nouvelles de la classe concernant les projets et les sujets d’enseignement de la semaine.



Stratégies liées aux récompenses


Les élèves atteints de TDAH ont tendance à se désintéresser rapidement de la répétition, c’est pourquoi il convient d’envisager une variété de renforçateurs faciles à mettre en œuvre.

La mise en place d’un système de récompenses peut être une poste à investiguer. L’approche du soutien au comportement positif propose des procédures de mise en place de tels systèmes.

Les récompenses modifient le comportement et les élèves atteints de TDAH réagissent très bien aux incitations liées à des objectifs à court terme. C’est également une piste qui peut être proposée aux parents.

Nous pouvons leur fixer des objectifs réalisables, comme rester assis pendant 10 minutes. Nous négocions les récompenses avec l’élève et nous les varions régulièrement pour maintenir l’intérêt.



Le trouble oppositionnel avec provocation


Le trouble oppositionnel avec provocation est souvent associé avec le TDAH. Le terme est utilisé pour décrire le comportement d’un élève qui perd souvent son sang-froid, défie les adultes, s’énerve facilement et agace délibérément les autres.

Les principaux éléments affichés par les élèves souffrant d’un trouble oppositionnel avec provocation sont les suivants :
  • Se dispute avec les adultes
  • Refus et provocation
  • Spontanéité et vindicte 
  • Régulièrement en colère ou sur la défensive
Les principes suivants peuvent être utiles aux enseignants : 
  1. Avoir des attentes claires en matière d’objectifs scolaires et de comportement, ainsi que des récompenses et des conséquences convenues.
  2. Veiller à ce que les élèves sachent qu’ils sont responsables de leurs actes quoiqu’il arrive.
  3. Être cohérents dans notre approche et gérer les perturbations en réagissant sans émotion et sans trop parler. Adopter un langage corporel non agressif et offrir à l’élève une porte de sortie pour se calmer.
  4. Leur être attentif et remarquer lorsqu’ils font ce qu’il faut. Féliciter l’élève et corriger son comportement dans un rapport de 4/1.
  5. Laisser les élèves très provocateurs sauver la face en leur proposant deux options, l’une ou l’autre nous convenant.
  6. Comprendre que notre travail consiste à fixer des limites et que la discipline implique d’être prêt à prendre des décisions impopulaires.
  7. Utiliser l’assertivité plutôt que l’agressivité, en éliminant les sarcasmes et autres formes de dénigrement. 
  8. Ne pas demander « pourquoi ? », mais ce qu’il devrait faire maintenant. Utiliser le ou, le quand et alors pour exprimer les comportements attendus. 
  9. Apprendre à mieux les connaitre et à développer une relation positive. Découvrir ce qui les motive et qui a de l’influence sur eux.
  10. Ne pas chercher à contrôler leur comportement, mais à influencer leur état d’esprit. Notre propre état d’esprit, notre humeur à une influence sur eux. Nous pouvons analyser notre propre humeur, la modifier et nous en servir. Nous ne devons pas prendre personnellement leurs provocations. 

Mis à jour le 29/07/2024

Bibliographie


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