Regrouper plusieurs élèves perturbateurs dans une même classe est toujours une mauvaise idée, que ce soit à court, moyen ou long terme. Comment le comprendre ? Voici une synthèse d’un article de Kornienko et ses collaborateurs (2017) sur le sujet.
(Photographie : w3b3n)
Une escalade du comportement antisocial vers la violence chez les adolescents
Comportement antisocial et comportement violent
Le comportement antisocial est défini comme la présence d’actions manifestes ou cachées. Leur expression ne tient pas compte de l’expérience vécue par ceux qui en sont victimes ni des sentiments générés. Ce comportement manque de considération pour les autres individus et susceptible d’être préjudiciable à la collectivité. Il peut être intentionnel ou produit par négligence.
Ces comportements antisociaux se produisent en faveur de l’avantage propre de celui qui l’exprime (Patterson, Reid, & Dishion, 1992). Des exemples de comportements antisociaux sont par exemple le mensonge, le vol ou la menace.
Les comportements violents se définissent comme étant tout type de comportement non désiré, perçu comme étant hostile et nuisible, portant atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’une personne, à ses droits ou à sa dignité.
Les comportements violents se distinguent des comportements antisociaux par leur gravité plus élevée.
Il existe une forme de recouvrement entre les définitions de comportement antisocial et violent. Dans le cadre scolaire, elles incluent du non-respect des règles jusqu’aux formes de comportement physiquement plus violentes.
Une progression d’un comportement antisocial vers un comportement violent
L’intérêt de ne pas délimiter précisément les deux catégories vient du fait que les données de la recherche mettent en évidence un modèle de cascade développementale dans le comportement problématique.
Dodge et ses collaborateurs (2008) ont mis en évidence un modèle dynamique en cascade du développement de la violence grave chez les adolescents (N = 754 enfants, de 5 à 18 ans). Chacun des facteurs prédit celui qui le suit :
- Un contexte social précoce de désavantage
- Une éducation parentale sévère et incohérente
- Des déficits sociaux et cognitifs
- Un comportement problématique
- L’échec social et scolaire à l’école primaire
- Le retrait des parents de la supervision et du contrôle
- Des associations déviantes avec les pairs
- La violence chez les adolescents.
Du comportement antisocial au phénomène des gangs
D'autres recherches antérieures suggèrent que le début de l’adolescence est une période critique au cours de laquelle les jeunes ayant un comportement problématique établi tendent à rejoindre des gangs dans certaines communautés (Dishion, Nelson, & Yasui, 2005).
Dans le contexte des gangs, la violence et le port d’armes sont souvent encouragés, de même qu’un style interpersonnel de domination et de coercition.
Par exemple, Van Ryzin et Dishion (2013) ont constaté que le comportement antisocial et l’implication dans un gang au début de l’adolescence permettaient de prédire le choix ultérieur d’amis qui s’engagent dans une adhésion coercitive. Cela conduit à des infractions violentes à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte.
Cette recherche suggère que la dynamique proximale des pairs au début de l’adolescence pourrait représenter une force motrice critique au cours d’une période clé du développement. Elle favoriserait le passage du comportement antisocial à l’implication dans un gang et à la violence.
Le phénomène de l’agrégation entre pairs
Influence des pairs
L’influence des pairs joue un rôle important dans le développement et le maintien des problèmes de comportement en contexte scolaire. C’est la raison pour laquelle le regroupement, volontaire ou involontaire, dans une même classe d’élèves présentant des troubles du comportement similaires (internalisés ou externalisés) est considéré comme particulièrement problématique. Des élèves qui ne posent aucun souci lorsqu'ils sont isolés deviennent problématiques à partir du moment où ils se trouvent dans la même classe.
Ce phénomène est particulièrement amplifié durant les premières années de l’adolescence et est susceptible, dans certaines circonstances, de renforcer et d’intensifier les comportements problématiques durant l’adolescence jusqu’à l’âge adulte.
Des relations entre amis favorisent le développement social des enfants et adolescents. Cependant ce n'est pas la cas pour les pairs déviants, le processus peut également perturber ou mettre en danger le développement harmonieux d’un jeune.
Le renforcement des pairs
Le problème est particulièrement aggravé lorsque les propos et les comportements déviants suscitent plus de réactions sociales positives que les comportements prosociaux. Des adolescents déviants en viennent à se soutenir mutuellement dans leurs comportements problématiques.
Les jeunes, particulièrement ceux qui sont antisociaux, ont tendance à choisir des amis coercitifs et également antisociaux. Ils se modèlent et se renforcent mutuellement.
Dans un contexte scolaire, par ses interactions, un élève va toujours obtenir beaucoup plus de renforcement par ses pairs que par le personnel adulte. Cet écart peut miner significativement l’influence des interventions faites par des professionnels spécialisés (psychologues, éducateurs spécialisés).
L'importance de l'implication des familles
Lorsque le regroupement dans une même classe est évité, de telles interventions spécialisées restent efficaces (même en groupes), si un accent est mis sur la communication et la collaboration avec les parents. Il est important de mobiliser la famille et d’autres adultes pour structurer l’environnement de ces jeunes. Même si les parents ne semblent pas coopératifs, l’intervention peut toutefois avoir comme effet d’améliorer également les habiletés parentales.
L’impact de l’écologie des pairs sur le comportement
L’écologie des pairs peut-être conceptualisée par le réseau de pairs, d’interactions et d’influences au sein de la classe. Des décennies de recherche ont montré qu’elle est un facteur majeur contribuant à l’émergence et à l’amplification du comportement antisocial de l’adolescent vers un comportement violent (Dishion, 2016).
Différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer l’évolution des comportements constatés :
- L’hypothèse de la confluence suggère que le comportement antisocial conduit à la sélection d’amis et de pairs présentant des comportements similaires (Dishion et coll., 1994).
- L’hypothèse de l’amplification suggère que la sélection d’amis et de pairs antisociaux conduit à l’augmentation des taux et de la gravité de ces comportements problématiques (Dishion, Patterson, & Griesler, 1994).
- L’hypothèse de l’escalade de la violence indique que la violence évolue dans le contexte de la dynamique des réseaux de pairs comme une forme rare, mais saillante de contagion par les pairs (Dishion & Tipscord, 2011).
Des jeunes au sein d’une écologie donnée peuvent être engagés dans des comportements antisociaux ou des comportements violents. Cela peut servir de facteur de motivation pour que d’autres adoptent ces mêmes comportements au service de leur propre appartenance au groupe (Dishion, 2016).
Les processus de confluence et d’amplification sont susceptibles d’opérer conjointement dans les réseaux de pairs.
La dynamique des pairs est ainsi susceptible d’aboutir et de donner lieu à des comportements violents. La compréhension de ces mécanismes peut être mobilisée par les enseignants pour développer des politiques de gestion scolaire qui réduisent la formation de tels groupes de pairs. Nous voulons éviter que de tels groupes se constituent et perdurent dans l’école et puissent provoquer, modeler et inciter au comportement antisocial et au comportement violent.
Hypothèses de confluence et d’amplification dans le cadre de l’écologie des pairs
Selon l’hypothèse de la confluence (Dishion et coll., 1994), le comportement antisocial conduit à une sélection d’amis qui s’engagent dans des niveaux similaires de comportement antisocial. C’est la sélection des pairs. Selon le principe de qui se ressemble s’assemble, les élèves qui présentent des profils de comportements similaires ont tendance à s’associer et à s’approcher. Ce phénomène est très clair à la fois dans le cour de récréation et en classe lorsque les élèves sont libres de se placer où ils le souhaitent.
L’hypothèse de la confluence va de pair avec l’hypothèse de l’amplification. Une fois que le groupe de pairs du début de l’adolescence est soudé, les jeunes adoptent de plus en plus les comportements problématiques de leurs amis. C’est l’influence des pairs. Cela fonctionne par le biais de processus de renforcement par les pairs (c.-à-d. l’entraînement à la déviance ; Dishion, Spracklen, Andrews et Patterson, 1996). Les pairs vont s’envoyer mutuellement des signes de renforcement positif pour les comportements qu’ils privilégient et ne pas s’en envoyer pour les comportements qu’ils ne valorisent pas. Un phénomène très clair en classe est l’augmentation de la fréquence de certains comportements perturbateurs en classe (bavardages ou retournements) lorsque les élèves sont libres de se placer où ils le souhaitent. À l’opposé, un plan de classe intelligemment conçu par l’enseignant peut en diminuer drastiquement la fréquence en coupant les élèves de leurs phénomènes de renforcement mutuel et d’amplification.
Les réseaux sont des environnements sociaux uniques parce que les jeunes jouent un rôle actif dans leur création (Veenstra, Dijkstra, Steglich, & Van Zalk, 2013). Pour comprendre comment les pairs façonnent les comportements problématiques, il faut considérer les pairs comme des sources d’influence. Il faut également tenir compte de la manière dont les jeunes en viennent à avoir certains amis plutôt que d’autres.
Light et Dishion (2007) ont montré comment le phénomène de la sélection d’élèves antisociaux entre eux comme amis est révélateur de l’augmentation de la fréquence de comportements antisociaux à l’échelle de l’école.
Amplification du comportement antisocial en comportement violent
Le modèle de coercition propose qu’un renforcement négatif de comportements problématiques relativement mineurs pendant l’enfance conduise à l’apprentissage de comportements problématiques. Ceux-ci deviennent de plus en plus graves et mènent à l’agression, au mensonge ou au vol (Patterson et coll., 1992).
Les tendances antisociales au milieu de l’enfance sont souvent associées à une mauvaise adaptation à l’école. Cela se traduit par exemple, en un rejet par les pairs conventionnels ou une situation d’échec scolaire. Cela motive le désengagement des lignes conventionnelles d’activités sociales et l’auto-organisation dans des groupes de pairs qui favorisent souvent les comportements problématiques et leur escalade vers la violence (Dishion, Ha, & Véronneau, 2012 ; Van Ryzin & Dishion, 2013).
Dijkstra et ses collaborateurs (2010) ont conceptualisé l’influence des pairs sur le port d’armes comme un exemple spécifique d’amplification du comportement agressif :
- Dans un échantillon de lycéens américains, ces auteurs ont constaté que les jeunes qui déclaraient porter des armes devenaient plus populaires parmi leurs amis.
- Conformément à l’hypothèse de confluence, ils ont constaté que les amis s’influençaient mutuellement pour adopter un comportement de port d’arme.
- Les niveaux d’agression déclarés par les pairs permettent de prédire l’augmentation du port d’armes au fil du temps.
- Ce résultat confirme l’hypothèse de l’amplification du comportement antisocial en comportement violent dérivée du modèle de coercition.
Kornienko et ses collègues (2017) ont examiné l’hypothèse de confluence (Dishion et coll., 1994) du développement du comportement antisocial en comportement violent au début de l’adolescence. Ils ont également testé l’hypothèse de l’amplification du comportement antisocial en comportement violent (Capaldi & Patterson, 1996) dans le contexte dynamique des réseaux de pairs à l’adolescence. Ils ont cherché à savoir si les jeunes (12 à 14 ans) choisissaient leurs amis en fonction de leur comportement antisocial et si cette dynamique des pairs au début de l’adolescence amplifiait la violence.
Conformément au modèle de confluence, la cohorte la plus jeune a choisi des pairs qui avaient des niveaux similaires de comportement antisocial. Le comportement antisocial était associé à des augmentations des niveaux de comportement violent au niveau de l’individu.
Les adolescents plus âgés, en revanche, ne choisissaient pas leurs amis en fonction de leur comportement antisocial, mais adoptaient les niveaux de comportement violent de leurs amis, ce qui corrobore en partie le modèle de confluence. Enfin, pour les jeunes des deux cohortes, le comportement violent n’était pas prédictif du choix des amis et il n’y avait pas d’influence des pairs sur le comportement violent.
Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que les réseaux de pairs interagissent avec un ensemble complexe d’influences. Ces influences changent d’une année à l’autre, avec un potentiel d’amplification du comportement antisocial vers des formes plus graves de violence (par exemple, le port d’armes). Ce processus se produit par le biais de la sélection et de l’influence des pairs.
Implications scolaires pour les comportements antisociaux et violents de certains élèves
L’aggravation du comportement antisocial de certains élèves et l’émergence de comportements violents n’apparaissent pas dans le vide.
Ces comportements émergents d’actes plus dissimulés et apparemment moins nocifs. Les pairs influencent la trajectoire de la déviance vers des comportements plus graves. Il est donc important de prévenir les comportements antisociaux au début de l’adolescence. En tant que tels, ces résultats ont des implications claires pour la gestion de la dynamique sociale en classe.
Des stratégies distinctes de gestion de la dynamique sociale doivent être utilisées par les enseignants pour perturber la voie de sélection des pairs et pour contrer la socialisation par les pairs de la dynamique de la violence.
Les interventions visant à modifier le schéma des connexions sociales et le rôle du comportement antisocial dans la sélection des amis pourraient mieux réussir à perturber la formation de groupes de pairs antisociaux. Ces groupes de pairs antisociaux inciteraient ensuite à l’aggravation des comportements.
Il est difficile de modifier le schéma des connexions ou l’ensemble de la structure d’un réseau. Cependant, il est possible d’y parvenir par le biais d’activités de collaboration structurées et soutenues par l’enseignant, dans lesquelles les jeunes à risque sont regroupés avec leurs pairs plus prosociaux.
La clé du succès de ces programmes est de perturber de manière préventive les dynamiques potentielles de formation à la déviance en fournissant des ressources adéquates aux enseignants et aux élèves.
Une intervention simple, comme l’affectation aléatoire des jeunes à une classe, peut influencer le choix des élèves en matière d’amis. La simple proximité conduit à une augmentation de la formation d’amitiés.
Il s’agit de répartir les élèves dans des environnements d’apprentissage afin d’optimiser l’engagement des élèves et de réduire les schémas d’affiliation et de socialisation qui perturbent le développement et la réussite des adolescents.
Il existe un autre corollaire du mécanisme de proximité en tant que moteur de la formation d’amitiés. Le regroupement systématique des élèves ayant des problèmes émotionnels et comportementaux par le biais du suivi scolaire peut, par inadvertance, créer des conditions propices à la sélection de pairs délinquants. Cela prépare le terrain pour une contagion ultérieure de la délinquance (par exemple, Crosnoe, 2002 ; Dishion & Tipscord, 2011).
Besoins de compétence des enseignants face aux élèves présentant un comportement antisocial
Il est évident que lorsque des jeunes antisociaux sont rassemblés dans une classe, les enseignants et le personnel de l’école qui gèrent ces groupes doivent faire preuve de bonnes compétences en gestion de comportement. Des niveaux inférieurs de compétences du personnel scolaire prédisent un comportement plus négatif dans ces groupes d’élèves, ce qui prédit l’accroissement des comportements problématiques de ces élèves sur deux ans (Lochman, Dishion, Boxmeyer, Powell, & Qu, 2017).
Un leadership adulte compétent dans la classe est essentiel pour réduire la dynamique sociale qui alimente l’amplification du comportement problématique (Farmer, Reinke, & Brooks, 2014 ; Gest, Madill, Zadzora, Miller, & Rodkin, 2014).
L’un des principes clés qui sous-tendent l’influence des pairs est un faible niveau de renforcement social ambiant. Dans un tel contexte, les élèves s’alignent sur le renforcement des propos déviants tenus par leurs pairs (Dishion et coll., 1996). En milieu institutionnel, par exemple, Patterson et ses collègues (1992) ont constaté que les pairs fournissaient neuf renforcements positifs pour chaque renforcement positif d’un comportement prosocial fourni par le personnel (Buehler, Patterson et Furniss, 1973).
Il existe plusieurs programmes scolaires fondés sur des données probantes. Les programmes qui se concentrent efficacement sur l’augmentation du taux ambiant de renforcement positif pour les élèves dont le comportement favorise la réussite scolaire et l’engagement sont le soutien au comportement positif ou l’intervention CW-FIT. Cependant, il existe souvent un fossé entre les interventions universelles telles que celles-ci et les besoins des élèves à haut risque, c’est-à-dire ceux qui présentent déjà des comportements problématiques.
Toutefois, la recherche suggère que l’intégration des besoins des élèves les plus à risque avec ceux des élèves au développement normal est prometteuse. Elle permet de lutter contre la contagion par les pairs (Farmer, Chen, et coll., 2016 ; Farmer, Sutherland, et coll., 2016).
Ces stratégies de promotion de l’engagement positif, associées à l’ingénierie attentive de l’environnement d’apprentissage scolaire et à un enseignement efficace, sont susceptibles de réduire efficacement la prévalence des comportements problématiques dans les écoles.
Mis à jour le 09/05/2024
Bibliographie
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