Un des enjeux de l’efficacité et de son amélioration à l’échelle d’une école est de réduire la variabilité entre les classes et entre les enseignants. Il importe que tous les élèves bénéficient d’un programme ambitieux et équivalent. La conception de livrets communs semble la voie toute tracée pour y parvenir.
(Photographie : haura-yuki)
L’avènement et la chute du PowerPoint
Au XXIe siècle, nous avons assisté à l’arrivée des écrans, des tableaux blancs interactifs, des projecteurs et autres interfaces multimédias. Ils se sont répandus en classe comme une trainée de poudre. L’utilisation de logiciels de présentation comme PowerPoint par les enseignants a vu un tapis rouge se dérouler devant elle.
Les manuels scolaires, les syllabus qui étaient précédemment des outils de choix sont passés au second rang. Avec un support PowerPoint, les enseignants peuvent créer aisément la trame de leurs cours avec un effet de scénarisation joué par l’accumulation de diapositives.
Chaque enseignant dans ce paradigme se retrouve à personnaliser sa propre présentation en fonction du contexte. Cela peut être une source d’hétérogénéité. Des classes différentes n’auront plus forcément suivi tout à fait le même cours.
Le défaut d’un tel système est que le fichier PowerPoint est par son contexte dynamique aisément personnalisable et adaptable au contexte pour plus de fluidité en classe. Son format linéaire fait que des ajustements sont en réalité nécessaires. Nous partons du postulat qu’un fichier PowerPoint est plus contraignant qu’un livret de notes de cours.
Cette situation a pour conséquence indirectement d’augmenter la charge de travail des enseignants. Avec ce type de fonctionnement, chaque enseignant se retrouve à restructurer et adapter son cours, chaque année. Cela a pour effet de multiplier les versions d’un même document PowerPoint.
Parallèlement, les écrans ont grandi facilitant encore la clarté de la projection, les limites des PowerPoint sont apparues de manière de plus en plus nette en perdant l’attrait de la nouveauté. Les visualiseurs sont apparus et deviennent des outils de plus en plus indispensables. Les perspectives de l’enseignement efficace, de la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia et de la science de l’apprentissage ont percolé. Le fatras, la lourdeur et les sources d’inefficacité qui accompagne l’usage des fichiers PowerPoint comme base d’enseignement en sonnent le glas.
Le principe du livret comme base de l’enseignement en classe
Un nouveau format plus minimaliste, centré sur l’enseignement en association avec l’apprentissage se propose de prendre le relais comme base de l’enseignement en classe.
Le livret, fascicule ou feuillet est un ensemble regroupé de feuilles numérotées qui forme pour l’élève un manuel personnel correspondant à un thème de matière donné. Chaque chapitre, unité d’apprentissage ou thème correspond à un livret distribué aux élèves.
Le livret contient sous une forme intégrée et structurée le contenu que les élèves ont besoin d’apprendre ainsi que les tâches qu’ils doivent accomplir dans le cadre de l’enseignement et de leur apprentissage autonome. Tout est regroupé en un support unique.
En classe, le livret permet de réduire le temps perdu par les élèves à transiter entre différentes ressources (notes, livres, feuilles photocopiées) d’une activité à l’autre.
Chaque livret correspond à une partie d’un programme planifié et séquencé. L’ensemble d’un programme va être couvert par différents livrets successifs.
Fruit de tout un travail préalable de conception, le livret va réduire le travail de préparation de l’enseignant avant un cours. Le fait de disposer de ces livrets change radicalement la planification. Libérés de la fastidieuse création de ressources, les enseignants peuvent concentrer tous leurs efforts sur l’efficacité de leur enseignement en classe.
Une caractéristique typique des livrets par rapport aux manuels scolaires classiques est un accent mis sur la pratique distribuée, progressive et élaborée, dans le but de favoriser et soutenir le traitement génératif par les élèves.
Dès lors, les livres incluent de nombreuses questions de réflexion auxquelles tous les élèves doivent répondre. Les livrets comptent également deux autres catégories qui sont les questions de dépassement et celles de révision.
Si certains élèves sont un peu plus rapides, ils peuvent passer à ces questions de dépassement pendant que les autres terminent les questions standard, ce qui permet d’induire une différenciation à partir d’un seul support de cours. Nous ne nous attendons pas à ce que tous les élèves répondent aux questions de dépassement. Nous nous attendons à ce que tous les élèves répondent aux questions standard et aux questions de révisions.
Les questions de révision ne contiennent pas de questions de dépassement. Ce sont des questions aléatoires et entremêlées qui mélangent les contenus actuels et antérieurs. Si un élève termine avant les autres, il peut simplement déjà répondre à ces questions de révision de manière autonome ou s’investir dans le dépassement. Il a toujours quelque chose à faire.
Les autres élèves utiliseront les questions de révisions non réalisées en classe comme outil de révision lors de leur apprentissage autonome hors de la classe. Ces questions peuvent fournir également une base pour les quiz d’entrée et les devoirs donnés par l’enseignant.
Le livret comme support partagé et centralisé
Les livrets ne sont jamais spécifiques à un enseignant donné. Leur mise en œuvre peut être différente d’un enseignant à l’autre, mais tous les élèves ont le même livret. Ils sont communs entre les enseignants d’une même année et d’une même matière. Tous les enseignants voient le même contenu.
Les livrets éliminent le besoin de photocopier des feuilles régulièrement pour un cours. Chaque élève d’un niveau donné reçoit un livret donné au même moment. Il a donc accès aux mêmes informations, aux mêmes ressources et aux mêmes tâches peu importe la classe dans laquelle il se trouve. Cela permet un alignement curriculaire, constructif et transversal. Dans ce dispositif, cela implique également que toutes les évaluations peuvent être véritablement standardisées. L’évaluation est beaucoup plus juste. Comme les élèves emportent les livrets chez eux, ils ont toujours ce dont ils ont besoin pour étudier.
Comme les élèves gardent ces livrets avec eux, il devient très facile pour l’enseignant de fixer les devoirs. Il s’agit généralement de quelque chose d’aussi simple que de leur demander de faire les exercices xxx page 00 du livret. Pour l’enseignant, il devient même facile de décrire le contenu d’une évaluation formative intermédiaire, par exemple le fait d’apprendre les cinq premiers objectifs d’une matière correspondant à des pages données du livret.
Comme tout est dans la même ressource, les élèves restent plus naturellement sur les rails. Si le livret intègre des textes longs à lire, les paragraphes peuvent eux-mêmes être numérotés.
Pour les élèves qui ont été absents, il devient maintenant beaucoup plus facile de se rattraper. Ils ont automatiquement toutes les feuilles du cours. Il leur suffit de lire et compléter les pages du livret enseignées en leur absence de chez eux à partir de la version en ligne du livret. Ils peuvent ensuite poser des questions à l’enseignant sur ce qui n’a pas été compris.
Une disponibilité de tâches à réaliser est automatique pour les élèves en exclusion interne et ceux en congé maladie.
Nous gagnons à prévoir lors de l’impression du nombre de livrets pour la classe, quelques exemplaires supplémentaires. Un pour nous, et un pour les inévitables élèves qui oublient le leur pendant un cours. Les livrets supplémentaires ne seront pas gaspillés. Nous pourrons les donner à certains élèves quelques mois ou semaines plus tard pour qu’ils les utilisent comme support de révision.
Une rédaction collaborative et experte des livrets
La rédaction des livrets et leur mise à jour annuelle sont une tâche partagée par l’ensemble des enseignants d’une discipline qui vont donner ce cours. Chaque enseignant utilise exactement le même livret, en comprend la logique et y adhère.
Le travail collaboratif et à grande échelle rend la tâche beaucoup plus abordable et gérable, ce qui signifie qu’aucun enseignant n’est surchargé et qu’un partage de la charge de travail est mis en œuvre.
Il est indéniable que cette tâche de rédaction et de conception est consommatrice en temps. Chaque livret peut être piloté par un enseignant différent, mais il gagne à être revu, relu et discuté par d’autres dans le cadre d’un travail collaboratif. Chaque année, les remarques et suggestions de modifications sont récoltées et prises en compte pour la version de l’année suivante.
La conception des livrets est cruciale, ils doivent être structurés selon une séquence délibérée. Le contenu doit être divisé en étapes gérables et placé dans un ordre qui a du sens et respecte la logique des progressions d’apprentissage. Il doit permettre de fragmenter et distribuer la pratique dans le temps et offrir de multiples opportunités de récupération.
Le livret doit pouvoir être vu dans l’ordre chronologique et éviter tout va-et-vient. Un livret peut commencer par une tâche récapitulative qui aide les élèves à retrouver des connaissances antérieures qui leur seront utiles dans cette unité. Il inclut également des rappels sur les connaissances antérieures.
Ce qu’est et ce que n’est pas un livret
Par rapport à un manuel traditionnel, un livret peut pleinement embrasser une approche d’enseignement qui conjugue enseignement explicite, évaluation formative et science de l’apprentissage.
Il inclut par exemple :
- Les objectifs d’apprentissage
- Des évaluations diagnostiques
- Des quiz récapitulatifs
- Des explications claires
- Des organisateurs graphiques
- Des exemples
- Des contre-exemples
- Des questions de compréhension et d’application
- Des problèmes résolus
- De nombreux exercices et des tâches de transfert.
Il ne contient pas :
- Des activités d’introduction
- Des situations problèmes
- Des descriptions et consignes de projets
- Des supports pour un dispositif de classe inversée.
Il permet à l’enseignant de se concentrer sur une microplanification. L’enseignant réfléchit aux questions qu’il va poser, aux explications qu’il va donner et aux interactions qu’il va stimuler en classe et au retour d’information qu’il va récolter. Plutôt que de réfléchir à la séquence de son cours, l’enseignant va pouvoir se focaliser sur l’apprentissage de ses élèves. Son impact sur leur réussite va augmenter.
Rendre l’expression d’attentes élevées plus aisée grâce aux livrets
S’approprier une unité de travail entière, fruit d’un travail collaboratif et d’une expertise conjuguée, et qui sera enseignée potentiellement à des centaines d’élèves est une responsabilité stimulante.
La démarche est très différente de celle d’encoder et d’éditer frénétiquement du texte sur des diapositives PowerPoint ou de recycler diverses versions antérieures de cours récupérées chez un collègue ou inspirées de différents supports.
Le plus grand avantage de cette approche est qu’elle signifie que tout le monde bénéficie d’un travail de très haute qualité de la part du reste de l’équipe. L’alternative évitée est de disperser le travail et de produire beaucoup de ressources de qualité inférieure.
La stratégie du livret est ciblée. Elle permet de répondre à des normes générales beaucoup plus élevées. Tout ce dont les enseignants peuvent avoir besoin est toujours immédiatement disponible.
Une aide pour les nouveaux enseignants et les remplaçants
Lorsque de nouveaux enseignants ou des remplaçants sont engagés, certains peuvent ne pas être spécialistes de leur branche ou ne pas avoir l’expérience préalable. Nous ne pouvons pas les laisser se faire leurs armes au détriment des élèves, nous ne pouvons les laisser ajuster par essai et erreur.
Nous avons besoin d’une garantie de qualité pour nos élèves. De plus, certains enseignants peuvent ne pas planifier leurs cours de manière adéquate en se contentant de ressources qu’ils ont pu glaner, de-ci delà. Le développement de livrets à l’échelle d’une école permet d’éviter ce genre de désagréments en fixant une norme de qualité pour l’ensemble des enseignants.
Une dimension de développement professionnel dans la conception des livrets
La démarche du livret offre également la possibilité de poursuivre le développement professionnel. Certains membres de l’équipe peuvent souhaiter rédiger des livrets sur des sujets qu’ils connaissaient peu afin d’améliorer leurs propres connaissances.
Tous les enseignants peuvent par le biais des livrets profiter de l’expertise cumulée de leurs collègues et accroitre la leur. L’usage de livrets en commun facilite également les échanges sur les expériences en classe avec les élèves comme les différents contenus sont en commun.
En supposant que les livrets soient d’un bon niveau, le travail des années suivantes ne consiste qu’à les éditer sur la base des commentaires des enseignants qui les ont utilisés. Le retour d’information des enseignants permet une mise à jour annuelle des livrets.
Usages du livret par l’enseignant
L’enseignant lorsqu’il prépare son cours n’a besoin de rien d’autre que du livret et de son corrigé et l’accès à une banque d’évaluations formatives et sommatives commune entre enseignants.
Les conversations des enseignants d’une même discipline portent plus naturellement sur la manière d’enseigner le plus efficacement et pratiquement possible certains contenus, à partir des livrets partagés.
L’enseignant n’a plus besoin de notes de planification personnelle fouillées en parallèle. La plupart du temps, il suffit d’annoter sa propre copie du livret et de se référer aux décisions de planification prises en commun avec les collègues.
À côté, l’enseignant peut préparer des supports d’explications écrites, des schémas, des organisateurs graphiques, des exemples de résolutions, ou des listes de questions qu’ils prévoient de poser. L’enseignant peut projeter le livret. Un fichier PowerPoint de suivi peut être préparé pour projeter ces explications, mais un moyen plus opportun est encore de s’en passer complètement et privilégier l’usage d’un visualiseur performant.
L’usage du visualiseur dans la logique du livret
Le visualiseur permet à l’enseignant de projeter avec un bon niveau de qualité des documents. Ainsi, plutôt que de noter au tableau, il devient même possible d’annoter directement la feuille de cours au niveau du visualiseur.
Lorsque l’enseignant écrit sur le visualiseur, il peut être positionné face à la classe et sur le côté du tableau. Comme l’enseignant n’est pas debout devant le tableau, les élèves ont potentiellement une meilleure vue de ce qui se passe. L’enseignant a plus de possibilités de regarder les élèves et d’interagir avec eux que lorsqu’il leur tourne le dos en écrivant sur le tableau lui-même.
Lorsqu’ils sont associés à l’utilisation d’un visualiseur, les effets du livret sont transformateurs. L’enseignant place sa propre copie du livret sur lequel la classe travaille sous le visualiseur et lit, ou demande aux élèves de lire, le texte. L’enseignant met ensuite en évidence les passages clés et les annote afin d’éclairer et d’ajouter des couches supplémentaires de signification et de compréhension, tout en expliquant son processus de réflexion.
L’enseignement à l’aide des livrets est très simple et répond pleinement à la logique de l’enseignement explicite. La plupart des cours sont consacrées :
- À la lecture du livret par les enseignants avec les élèves
- Au modelage de la matière par des explications
- À la pratique guidée puis autonome
- À une vérification de la compréhension continue, dans le cadre d’un questionnement formatif
- À des opportunités de pratique de récupération.
Une autre dimension révolutionnaire du visualiseur est son utilisation pour afficher le travail des élèves. Cela permet de donner un retour d’information instantané sur les erreurs et sur les conceptions erronées.
Changer le rapport au temps et à l’apprentissage grâce aux livrets
L’usage du livret amène à un changement de notre rapport au temps et à l’apprentissage des élèves. L’heure de cours ne devient plus un fragment de temps qu’il faut remplir par des activités pour susciter l’engagement et l’apprentissage des élèves, mais vient s’inscrire dans un temps plus long, dans un processus.
L’apprentissage ne se déroule pas à l’échelle d’une heure de cours, mais dans un temps long que matérialise le livret dans sa conception préalable. Il sert de guide pour l’enseignement et l’apprentissage des élèves.
Nos élèves ont besoin d’apprendre un certain volume de contenu représenté par un livret. Ce contenu devra être ponctué par une évaluation diagnostique, des temps de modelage, de pratique guidée, de pratique autonome, de vérification de la compréhension, d’évaluation formative et de pratique de récupération. Tous ces temps sont inscrits dans un processus. Ils appartiennent à une logique qui ne se découpe pas à l’échelle de l’heure de cours. Elle relie plutôt les différentes heures de cours entre elles comme un tout que matérialise le livret.
Lorsque l’heure de cours se termine, la sonnerie marque une ponctuation. La séquence d’enseignement se poursuit lors du cours suivant avec quelques petits ajustements (comme un quiz ou un devoir).
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Explorer la piste du livret en école et entre écoles
Le livret permet à l’enseignant de mieux se concentrer sur l’explication, la clarté, le feedback et le soutien aux élèves les plus faibles.
Les livrets ne sont pas contraignants sur le plan professionnel. Ils sont libérateurs sur le plan pédagogique. Ils ne fonctionnent pas comme des scripts, mais se fondent sur l’idée que l’enseignant est un praticien réflexif.
Les livrets matérialisent la collaboration des enseignants d’une école et potentiellement de plusieurs écoles fonctionnant en réseau.
Les livrets remplissent la fonction qu’un manuel scolaire est censé remplir et comblent leurs défaillances ou leur inadéquation au contexte.
L’usage des livrets soutient l’idée que le travail de l’enseignant consiste prioritairement à réfléchir en profondeur :
- Au contenu des cours
- À leur enseignement en classe
- À la façon dont l’apprentissage se construit sur lui-même
- À la façon de structurer et de soutenir la pratique
- À la façon de donner un excellent retour d’information.
Les livrets représentent un outil qui contribue à rendre l’enseignement plus efficace.
Si l’enseignement exige une réflexion et une planification minutieuses préalables, il n’est pas nécessaire que nous le fassions seuls et sans aucune aide.
Les livrets s’inscrivent dans une logique de simplification des ressources nécessaires à un cours. Ils partent de l’idée que le temps pourrait être mieux utilisé à décider comment enseigner une seule ressource, plutôt que de passer des heures à préparer des présentations PowerPoint et à faire des photocopies.
Ils partent du constat que nous perdons du temps à adapter un PowerPoint ou quelques feuilles photocopiées et rédigées la veille ou le week-end pour nos classes. Ce n’est pas la meilleure façon de consacrer notre temps.
Un livret est comme un manuel que nous avons créé, en collaboration en associant nos expertises, pour nos propres classes. Il reprend exactement ce que nous souhaitons enseigner d’une manière qui correspond complètement à notre contexte.
Mis à jour le 15/12/2023
Bibliographie
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Adam Robbins, Eradicating disadvantage: Why I moved to a booklet model. A guest blog post, 2019, https://adam-robbins.com/2019/06/02/eradicating-disadvantage-why-i-moved-to-a-booklet-model-a-guest-blog-post/
Jo Facer, Booklets, 2018, https://readingallthebooks.com/2018/05/05/booklets/
Pritesh Raichura, 2017, Writing Biology Mastery Textbooks, https://bunsenblue.wordpress.com/2017/07/29/writing-biology-mastery-textbooks/
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