vendredi 3 décembre 2021

Une vue d’ensemble d’un processus d’apprentissage autonome

Voici une traduction et adaptation d’un outil proposé par Excel au sujet du processus d’apprentissage autonome, dans une démarche qui prend en compte le modèle de l’apprentissage en sciences cognitives.

(Photographie : Melissa Catanese)




La planification 


Lorsque l’élève s’installe chez lui dans son espace de travail pour étudier et se préparer à des évaluations sommatives, il est utile que l’élève prenne le temps de répondre aux questions suivantes :

  • Quelles sont mes échéances prochaines en matière d’évaluations ? 
  • Que dois-je préparer, comprendre, étudier, pratiquer ou récupérer actuellement ? Quelles sont les unités de matière concernées par ces différents objectifs ?
  • Combien de temps va nécessiter l’apprentissage ou la consolidation de chaque unité de matière à gérer ?
  • Concrètement de quel volume en temps de travail puis-je disposer dans mon emploi du temps hebdomadaire et comment se répartit-il ?
  • Est-ce que j’utilise déjà une forme de planification de manière rigoureuse ? Sous quelle forme ? Sinon que pourrais-je faire ? 


Une fois les réponses à ces questions obtenues, l’élève peut créer ou mettre à jour une planification (sous format papier, en version digitale ou au sein d’un agenda). Celle-ci présente idéalement sur une ou idéalement deux semaines, toutes les périodes disponibles et les principales échéances prochaines. 

Dans un second temps, il lui faut procéder à une répartition des tâches dans la planification. 

Dans la logique de l’établissement d’un apprentissage durable, il y a deux temps à considérer :

  • La phase d’étude ou de pratique qui établit la compréhension et un premier apprentissage. Elle est relativement longue et unitaire.
  • La phase de consolidation implique plusieurs instances de récupération et de correction des erreurs et des oublis. Elles peuvent être relativement courtes et sont réparties dans le temps jusqu’à l’échéance. Elles permettent d’associer l’effet d’espacement et de récupération. 




La préparation de la phase d’étude


Avant de se lancer pleinement dans le processus, les élèves ont besoin de rassembler les supports et contenus. Ils doivent vérifier qu’ils disposent de tous les contenus nécessaires.

Les élèves consultent la table des matières et lisent l’introduction. Ils essayent de se rappeler ce dont ils se souviennent sur leur sujet et vérifient qu’ils sont en ordre.

Certains déficits en matière de connaissances préalables peuvent être mis en évidence à ce moment-là. Si c’est le cas, des démarches de remédiations peuvent être mises en œuvre. 




La phase de stockage


Les élèves doivent lire et comprendre les contenus. Ils s’investissent dans un traitement actif des nouveaux contenus qui facilite et amène à une première mémorisation des contenus. 

Il importe de lire une première fois entièrement les notes. Ce n’est que lorsque nous comprenons ce que nous étudions que nous serons en mesure de le retenir.

Relire, souligner ou recopier ne sont pas des formes suffisamment actives de traitement.

Les élèves doivent s’assurer qu’ils comprennent et peuvent expliquer les concepts et les phrases.

Les informations peuvent être organisées sous forme de diagrammes, de tableau, de liste de concepts, de résumé, etc. Des concepts abstraits gagnent à être associés à une image ou à un exemple concret qui clarifie le sujet. Dans la mesure du possible, la structure des titres et sous-titres doit être conservée, alternativement celle des objectifs peut être conservée s’ils sont bien ciblés.

Des questions doivent être générées à propos du qui, du comment, du quoi, du où et du pourquoi, correspondant aux questions qui pourraient être posées lors d’une évaluation ultérieure. De nouveau, la structure des titres et des sous-titres ou des objectifs peut servir de base

Tout ce processus peut amener à générer un résumé Cornell ou un ensemble de flashcards. Ces deux démarches ont comme avantages de bien se prêter à une pratique de récupération ultérieure.

Ce processus stoppe quand les contenus étudiés peuvent être rappelés plusieurs fois, avec fluidité et sur le bout des doigts.

Beaucoup de connaissances sont d’application pratique et correspondent à des savoir-faire. Dès lors, il est nécessaire de s’entraîner à les appliquer. Pour cela, nous commençons par étudier des exercices et des problèmes résolus. Nous devons tâcher d’expliquer pourquoi et comment chaque étape a été franchie. 

Après avoir bien compris un type exercice, nous pouvons commencer à déterminer la résolution par nous-mêmes au départ d’énoncés variés, jusqu’à développer une certaine aisance.




La phase de consolidation


Récupérer


Cette étape se répète à plusieurs reprises, de manière distribuée dans le temps. L’enjeu est que l’élève vérifie directement et délibérément sa capacité à récupérer et à mobiliser les connaissances précédemment apprises. Il récite, élabore, explique à quelqu’un ou s’auto-explique les contenus, par écrit ou oralement. 

Tout ce qui n’est pas récupéré correctement doit être étudié à nouveau. Un facteur clé de la réussite de ce processus est de jouer le jeu et de ne pas relire juste avant.

Tout ce qui est de l’ordre des flashcards, des résumés Cornell ou d’une simple liste de questions fonctionne bien dans le cadre de ce processus, car il permet au contenu récupéré d’échapper aux yeux.




Appliquer


Beaucoup de connaissances sont d’application pratique. Dès lors, il est nécessaire de continuer à s’entraîner à les appliquer. L’idée est de partir d’un choix varié d’exercices. Nous devons alors vérifier non seulement la réponse finale, mais aussi la précision de toutes les étapes intermédiaires. De nouveau, il ne faut pas consulter le cours et relire des solutions types ou les formules avant.




Se mettre en condition


À un moment, il peut-être est utile de se mettre en condition de test et s’évaluer à blanc et par écrit sur des questions issues d’évaluations ou d’examens antérieurs. 

Nous sélectionnons des types d’exercices, de tâches, de questions ou de problèmes auxquels nous pouvons nous attendre dans le test à venir. Si l’enseignant a donné un ou plusieurs tests formatifs, ils nous seront particulièrement utiles à ce moment.

Par la suite, après vérification, il nous faut analyser nos faiblesses et y remédier.


 


Poser un regard réflexif


Tout au long du parcours, des moments se présentent où il convient de nous arrêter pour poser un regard sur notre parcours. Nous devons réfléchir à notre progression et à l’efficience de nos pratiques, de manière à entrevoir quels changements utiles pourraient y être apportés ou comment notre planification pourrait être adaptée ou améliorée. Cela permet également de mettre en évidence d’éventuels besoins d’aide extérieure avec des questions à poser.




Bibliographie


Tim Surma, Op weg naar zelfstandig leren, 2020, https://excel.thomasmore.be/2020/05/op-weg-naar-zelfstandig-leren

0 comments:

Enregistrer un commentaire