(photographie : Michael W. Wilson)
Pourquoi démarrer et planifier quelque chose bien à l’avance, ou se mettre au travail dès maintenant ? C’est d’autant plus vrai si la mise en activité se traduit par un niveau de motivation faible et un engagement léger, donc par un rendement faible et un ennui désagréable. Tandis que si nous attendons que l’échéance approche, nous pouvons facilement induire grâce au stress une motivation élevée, un engagement certain et un rendement élevé même si déclenché trop tard pour mener à un résultat optimum !
Un constat s’impose. Il est difficile de convaincre un élève à s’investir naturellement, en dehors de la zone de confort que crée paradoxalement l’effet dopant, même si potentiellement anxiogène, de la dernière ligne droite.
Les élèves de bonne foi peuvent se laisser tenter par une planification découpée. S’ils se rendent compte qu’ils n’arriveront pas à trouver le courage, la fermeté et la volonté de s’y mettre sérieusement, cela peut se traduire dans les faits par un beau gâchis de temps. Ils peuvent finir par se dire que, oui, ça marche théoriquement, mais que non, pour eux, pratiquement, il n’y a pas moyen.
Origine et objectifs
La technique Pomodoro est une méthode de gestion du temps, simple et aisée d’accès, mise au point par un Italien, Francesco Cirillo, à la fin des années 1980.
Cette technique utilise une minuterie pour décomposer le temps travail en intervalles réguliers, séparés par de courtes pauses.
La technique Pomodoro n’est pas un outil de planification global du temps de travail. Elle ne permet pas non plus de mieux s’organiser de façon générale. Là, où elle va entrer en jeu et trouver ses atouts, c’est en tant que technique de productivité immédiate, au jour le jour.
La technique Pomodoro offre une piste pour donner consistance, profondeur et densité au travail et à l’engagement fournis à un moment donné. Elle propose des pistes de contrôle face aux distractions et à la procrastination. À ce titre, elle vaut la peine d’être explorée, présentée et expliquée aux élèves.
Elle donne, aux élèves qui en acceptent le challenge, une plus grande maîtrise sur leur rendement. Elle intervient quand ils ont devant eux quelques heures disponibles pour travailler, même sans échéance immédiate. Elle leur permet d’augmenter l’efficacité de leur temps de travail effectif, de s’initier à la planification même s’il ne s’agir que d’une perspective de court terme. Elle donne des pistes d’auto-évaluation et de réflexivité. Elle permet de nourrir la motivation.
La technique Pomodoro demande une certaine organisation et une motivation de départ. Elle n’est pas miraculeuse. Elle demande un certain un apprentissage en ce qui concerne la résistance aux distractions. Elle exige également que nous nous à tenions a ses principes fondateurs.
Qu’est-ce qu’un pomodoro ?
Un intervalle de temps passé à travailler, traditionnellement et théoriquement de 25 minutes, est connu sous le nom de pomodoro, un mot italien qui signifie tomate.
L’idée d’une séquence de travail de 25 minutes est qu’elle est assez longue, pour générer un travail significatif et intense. Elle est également suffisamment courte, pour qu’il soit possible de développer une résistance aux distractions. Vingt-cinq minutes, ce n’est pas long ! Nous devons pouvoir rester concentrés sur une tâche prédéterminée durant un tel laps de temps. Cela correspond à une capacité d’attention accessible à chacun avec un effort minimum qui n’a rien d’excessif.
Pratiquement, la durée d’un pomodoro peut varier de 20 à 45 minutes, voire moins ou plus, en fonction des circonstances. Il s’agit de trouver l’équilibre entre le maintien de l’attention, les capacités cognitives et un travail effectif.
Cependant, un pomodoro de 25 minutes est une entité, une forme de brique répétée de travail effectif, qui sera cimentée de courtes pauses qui en formeront le mortier. Sa durée a l’avantage d’être pleinement fonctionnelle dans le modèle où elle s’inscrit.
Un allié essentiel, le minuteur
Travailler durant des périodes de 25 minutes nécessite un mode de quantification qui en marque le début et la fin. L’outil emblématique, dédié et idéal de la technique Pomodoro est un simple minuteur de cuisine, de préférence mécanique. Nous le remonte manuellement, il produit un tic-tac régulier (facultatif) puis sonne à terme (indispensable).
1) Le fait d’utiliser un minuteur dédié évite la source de distraction que pourrait constituer une application sur un écran d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, appelée à jouer le même rôle. Il existe toutefois des applications qui limitent l’accès à une utilisation autre de l’appareil, le temps d’une séquence de travail. Il s’agit par exemple de Forest, Be focused, etc. Cependant, la distraction à endiguer restera plus forte avec un support multifonctions plutôt qu’avec un minuteur qui ne sert qu’à ça.
2) Un minuteur bénéficie d’une présence physique visible et dédiée. Un minuteur audible avec son tic-tac peut être une aide sonore, sous forme de stimulus pour certains. Ce qui est indispensable par contre c’est d’être toujours capable de visualiser clairement à n’importe quel moment combien de temps il reste. Il doit donc rester dans le champ visuel sans trop accaparer l’attention.
Avoir une référence pour la planification
Avant de se lancer dans la technique Pomodoro et commencer à travailler, il convient déjà de décider ce sur quoi nous allons travailler. Quelles seront les tâches à accomplir durant la journée entière, la moitié ou les quelques heures de travail qui se présentent devant nous ?
Il faut donc déjà déterminer ce que nous allons faire. La technique Pomodoro n’apporte aucune réponse à cette question.
Il faut donc avoir un agenda (papier ou en ligne, ou pour les élèves un journal de classe ou agenda scolaire) qui reprend toutes les tâches et échéances auxquelles nous nous retrouvons soumis. Il ne concerne pas uniquement le travail et l’étude scolaire, mais idéalement, qui inclut tout ce qui peut être périphérique et interférer (vie sociale, loisirs, activités sportives, rendez-vous, sorties ou autres obligations).
À défaut d’agenda, une simple liste (to do list) d’échéances et d’obligations, qu’elle soit manuscrite ou digitale peut suffire, à condition qu’elle soit complète et maintenue à jour.
Ce support doit mettre en évidence les ordres de priorités et les échéances.
Feuille de route journalière
Nos démarrons d’une feuille de papier, datée du jour, qui servira de feuille de route.
Celle-ci est divisée en deux sections :
1) Une première partie sur les objectifs du jour :
- À partir de l’agenda ou de la to do list, nous déduisons et décidons d’un certain nombre de tâches concrètes à réaliser durant la journée.
- Celles-ci sont transcrites manuellement sur la feuille de route.
- Les tâches sont classées par ordre de priorité et sont détaillées en sous-objectifs précis et identifiables.
2) Une seconde partie concerne les urgences.
- Elle est au départ vide.
- Elle va se compléter au fur et à mesure de la journée quand vont venir s’adjoindre des tâches urgentes et inopinées, qui sont susceptibles de venir redéfinir les priorités.
Les tâches seront barrées au fur et à mesure qu’elles sont réalisées et terminées durant la journée de travail, au fur et à mesure que s’accomplissent les séquences de travail.
Un principe clé est de ne pas abandonner une tâche pour une autre à l’intérieur d’une séquence entamée, ou d’une séquence à l’autre. Nous poursuivons la tâche entamée jusqu’à ce qu’il y ait sonnerie. Le but est d’éviter de se trouver en mode multitâche et de bien clôturer une tâche cohérente avant de passer à la suivante.
Travailler et étudier demande de la concentration. Un travail en profondeur nécessite de l’attention et du temps pour faciliter la création de liens. Lorsque nous nous arrêtons en plein milieu d’une tâche pour y intercaler une autre tâche, il n’y a pas de bénéfice. Nous gaspillons notre énergie mentale. Ot c’est une ressource limitée. L’entremêlement ne fonctionne que lorsque des tâches sont complètement réalisées et appartiennent à des catégories relativement proches pour lesquelles un enjeu d’apprentissage de la discrimination existe.
Mélanger différents exercices de physique entre eux a du sens et est profitable, mais mélanger des exercices en chimie avec d’autres en anglais ne peut pas réellement présenter ce type d’avantage.
Décider des objectifs immédiats
Le principe n’est pas de découper des tâches à réaliser en 25 minutes chrono, mais des tâches qui nécessitent au moins 25 minutes ou un multiple de 25 minutes.
Trois principes sont à respecter :
- Si une tâche déterminée prend potentiellement plus de 5 à 7 séquences de 25 minutes pour être achevée, c’est qu’elle mérite d’être subdivisée en tâches plus petites.
- Si une tâche prend visiblement moins d’une séquence, il faut la combiner avec d’autres.
- Les tâches sont réalisées de manière séquencée et complète. Nous ne démarrons la seconde tâche que lorsque la première sera clôturée.
À l’entrée d’un temps de travail en technique Pomodoro, nous devons avoir une idée claire du plan des quatre premières séquences de 25 minutes.
Un cycle complet de la technique Pomodoro comprend ainsi quatre séquences et représente une durée théorique de 2 h 30 préalablement planifiée au sein de laquelle se trouveront 100 minutes de travail effectif intense.
Mise au travail
Nous prenons la minuterie, nous la remontons de 25 minutes. Nous nous mettons au travail sur la première tâche attribuée.
Les tâches ont été prédéfinies. La durée du travail est fixe. Elle a été déterminée à l’avance. Nous n’avons plus d’autre choix dès lors que de nous engager dans le travail avec interdiction de dérailler. Une délimitation nette est placée entre le temps de travail et le temps libre.
L’objectif concret n’est à ce moment-là pas tant d’avancer dans la tâche planifiée que d’accumuler des séquences de travail effectif et concret. Nous fournissons un rendement intellectuel brut en évitant toute tergiversation et en résistant aux multiples tentations qui nous envahissent.
Dans la technique Pomodoro, l’accent est mis sur un travail effectif. Il n’est pas mis sur le fait de perdre son temps parce que nous risquons de ne pas être assez concentrés et de nous laisser distraire.
Une règle fondamentale est qu’une séquence ne peut être interrompue ou divisée :
- Elle doit constituer 25 minutes de pur travail.
- Si une séquence est interrompue, elle doit être considérée comme vide ou non valide, comme si elle n’avait jamais été fixée. Nous recommençons alors immédiatement la durée de la séquence complète à 25 minutes.
- Toute distraction ne mène pas à une annulation de la séquence, mais doit être obligatoirement gérée.
Sonnerie de la minuterie
Lorsque la minuterie sonne, nous stoppons l’activité en cours en terminant rapidement ce que nous sommes occupés à faire à l’instant, sans entamer d’autre action. La sonnerie indique que l’activité est temporairement terminée. Il ne s’agit pas d’une fin à proprement parler, mais d’un arrêt temporaire. Le processus continue.
Nous ajoutons une croix sur notre feuille de route en vis-à-vis de l’activité que nous sommes occupés à faire. Cette activité va accumuler autant de croix qu’il est nécessaire pour la compléter, puis être barrée.
Rien n’empêche dans les faits de continuer quelques minutes la tâche. L’idée est qu’après avoir travaillé d’arrache-pied 25 minutes, nous méritons bien de souffler un peu avant de nous y remettre. Il faut prendre le pli de s’arrêter.
En même temps si nous sommes pleinement concentrés et efficients et que l’envie de souffler est peu ou pas présente, rien n’interdit non plus une incartade et une prolongation. Le danger est de sortir du mode de quantification de la technique Pomodoro, ce qui revient à dérégler le système. Dans cette perspective de poursuite malgré la sonnerie, il faut toutefois ne pas écarter la récompense d’une pause elle-même revalorisée.
Si la tâche est achevée avant le temps imparti, cela peut être le signe de deux problèmes :
- S’il s’agit d’une séquence unique peut-être a-t-elle été surestimée. Il s’agit d’une erreur de planification.
- S’il s’agit de la dernière séquence d’une tâche qui en a monopolisé plusieurs, le temps restant peut-être réorienté. Il peut être consacré à un surapprentissage, à une vérification en profondeur ou à une remise en ordre relative à la tâche ou à de la pratique de récupération.
Une vraie pause
Traditionnellement, une courte pause (3 à 5 minutes) est attribuée à la fin de la première, de la seconde et de la troisième séquence. Il est utile de s’aider à nouveau du minuteur en ce qui concerne la durée de la pause.
Nous repassons alors immédiatement à l’étape de mise au travail.
Après la quatrième séquence, nous faisons une pause plus longue (15 à 30 minutes), puis nous retournons à l’étape de décision des objectifs immédiats pour ajuster éventuellement la planification des quatre séquences suivantes.
Il n’est pas pertinent de planifier plus de 8 séquences pour la technique Pomodoro, car nous perdons alors de la visibilité sur l’avancement effectif.
L’idée est de se déconnecter du travail, de se changer brièvement les idées pour y retourner ensuite.
La pause doit être un moment de bien-être, de détente. Elle doit être vécue comme une récompense : bouger, manger quelque chose, écouter un morceau de musique, bavarder, envoyer un message, etc.
L’idée est de faire durant la pause quelque chose de très différent de ce sur quoi nous nous sommes préalablement concentrés. Il s’agit de permettre aux circuits du cerveau particulièrement sollicités lors de la phase de travail de réellement se reposer.
Le sentiment de récompense qui souligne le travail accompli durant 25 minutes et vient le célébrer est un puissant moteur du processus qui anime la technique Pomodoro. Il génère un effet immédiat, ponctuel, mais répété, dopant pour la motivation, qui procure une impulsion pour démarrer la séquence de travail suivante.
La perspective d’atteindre la pause dans un temps relativement court (moins de 25 minutes) est une précieuse aide à la concentration et au rendement.
Il s’agit lors de la pause de ne pas s’engager dans des activités qui requièrent un effort mental significatif. Ce genre d’activités peut sembler vouloir s’immiscer dans un temps de pause. Alors, soit il faut les postposer après le temps que l’on consacre à la technique Pomodoro, soit il faut les intégrer au sein d’une séquence de travail ultérieure sur la feuille de route.
Au terme de la séance de travail en technique Pomodoro
Au fur et à mesure que les séquences sont terminées, elles sont enregistrées sous forme de croix sur la feuille de route. Cela fournit des données brutes pour l’auto-évaluation, qui permettront de considérer par la suite le rendement et procéder éventuellement à des ajustements ultérieurs. Nous apprenons ainsi à mieux nous connaître dans un contexte de travail efficient.
Au terme de la dernière séquence planifiée, nous regroupons les observations sur l’avancée du jour. Nous en faisons le bilan en mettant en évidence ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné et en réfléchissant aux prochaines étapes qui se profilent.
À l’aide de la technique Pomodoro, nous apprenons à mieux planifier en connaissant nos besoins réels. Nous pouvons estimer la quantité de travail et évaluer sa qualité. Combiner les deux permet progressivement une planification plus efficace et une meilleure utilisation de nos ressources.
Gestion du temps et de l’anxiété
Le stress peut être une source importante de procrastination ou de pensées distractives. C’est d’autant plus vrai que nous sommes préoccupés par l’ampleur des tâches à réaliser. C’est d’autant plus le cas lorsque nous avons un faible sentiment d’auto-efficacité ou que nous craignons les difficultés, l’éventualité d’un échec et ses conséquences.
Dans cette spirale d’anxiété, paradoxalement, interrompre le travail par une distraction permet de soulager temporairement le niveau de stress ressenti en y échappant un instant. Malheureusement, l’anxiété fera son apparition à nouveau ensuite, elle sera d’autant plus prégnante que du temps a été perdu.
Nos capacités mentales exigent des moments hors tâches de manière à pouvoir se ressourcer pour être à nouveau productif. Il faut donc trouver un équilibre pour assurer notre efficience entre moments d’effort et de pause.
L’absence de stress peut être une importante source de procrastination également. Si les échéances ne sont pas immédiates, nous pouvons être tentés de reporter à plus tard ou au lendemain ce que nous aurions déjà pu faire dès maintenant. Nous sommes également beaucoup plus susceptibles de nous laisser distraire, car le contrôle que nous effectuons sur nous-mêmes risque d’être relâché. Il devient plus compliqué d’atteindre le niveau de concentration nécessaire à l’exécution des tâches. Cela nous amène littéralement parfois à perdre notre temps malgré nous plutôt que d’être productif.
Le temps qui nous échappe tout en étant une ressource limitée est une source d’anxiété réelle lorsque des échéances importantes s’approchent ou s’accumulent. Dépendre du temps est aliénant, car il devient d’autant plus contraignant que nous tardons à le prendre en considération.
Cela peut finir par nous contraindre dans certains cas, à rattraper le temps perdu, en travaillait plus tard le soir. Cela a comme conséquence de nous épuiser et de rogner sur notre capital sommeil avec à la clé des pertes de rendement qui ajoutent de la pression.
Le défi de la technique Pomodoro est de donner une aide pour gérer la contrainte du temps en facilitant son utilisation optimale. Elle permet ainsi d’évacuer en partie un phénomène d’escalade du stress et de l’anxiété en le contenant également.
La technique Pomodoro permet de découper les tâches en unités de temps plus faciles à gérer. Elle rend l’appréhension du travail à fournir plus accessible et moins complexe en associant des portions de temps de travail à des éléments de la tâche clairement identifiés.
En gérant mieux le stress et dès lors la fatigue, la technique Pomodoro permet une meilleure utilisation de nos ressources mentales.
Gestion de la motivation
Chaque sonnerie de pomodoro correspond à une gratification qui booste la motivation et la maintient. Le fait de cocher la feuille après chaque pomodoro a également un effet positif sur la motivation, car il permet de visualiser le travail accompli et l’avancement.
Le temps de travail est installé sous forme de routines dans un cadre rassurant. Une fois la technique et ses règles assimilées et automatisées, il devient plus aisé de canaliser les distractions.
Cela permet d’avoir plus de maîtrise sur une progression à long terme et ainsi de se définir des buts et y arriver avec constance. Nous apprenons à maîtriser la réalisation de projets complexes par un travail effectif et maîtrisé, plutôt que dans l’urgence.
Gestion de l’attention
Un des objectifs centraux de la technique Pomodoro est d’améliorer les capacités d’attention en minorant l’effet des distractions.
Comme nous l’avons écrit plus haut, si une distraction prend le dessus, la séquence de travail doit être annulée.
Nous allons distinguer deux types de facteurs de distraction :
Les distractions internes
- Ces distractions surgissent de nos pensées. C’est par exemple, l’envie de se lever et de bouger, de rechercher une information, de consulter un réseau social, de contacter quelqu’un. C’est le besoin urgent de répondre à un email, de consulter sa messagerie, de ranger son bureau plutôt que de travailler, d’aller manger ou de boire quelque chose, etc.
- Elles peuvent être liées à l’ennui ou à l’anxiété, tous deux générés par la tâche
- Elles peuvent être liées à des difficultés de concentration, à de la fatigue ou encore à des préoccupations externes aux tâches à accomplir.
Que propose la technique Pomodoro pour lutter contre celles-ci et les contenir ?
Globalement de ne pas y céder. Si nous y cédons, la séquence de travail est annulée dans son ensemble.
Il s’agit dès lors :
- De bien les identifier et mesurer leur fréquence et leur importance.
- De développer des stratégies proactives pour les combattre spécifiquement et atténuer leur risque de survenue.
Comment faire ?
- Anticiper, accomplir certaines actions avant de se mettre au travail (boire, manger, aller aux toilettes, etc.).
- Accepter la distraction, mais pas tout de suite, plutôt la postposer en la transformant en une tâche que nous incluons dans la partie urgences de la feuille de route de la journée en question. Elle sera réalisée dans une séquence ultérieure.
- Se fixer des challenges liés aux tâches en cours augmente leur priorité et renforce dès lors la résistance à certains types de distraction définis.
Les distractions externes
- C’est par exemple, un message, une notification, une demande ou un appel d’une personne qui survient pendant un engagement dans une tâche.
- Elles sont en partie imprévisibles et inévitables.
Le principe de résistance à des distractions externes est en deux temps :
- Il s’agit de filtrer ces distractions, de se rendre plus indisponible, par exemple de mettre le téléphone en silencieux, ne pas avoir de notification lorsque l’on travaille, mettre un message ne pas déranger sur la porte. C’est donc, si possible, ne pas garder de téléphone, de télévision, de musique, tout ce qui vous empêche de vous concentrer, à proximité. C’est aussi l’idée de trouver un endroit tranquille où travailler sans être interrompu, même si cela implique d’utiliser une protection sonore.
- Il s’agit lorsqu’elles surviennent de ne pas y céder. Il faut plutôt les postposer à une pause si leur charge mentale est faible, soit de les intégrer à une séquence de travail ultérieure si elles présentent une certaine complexité.
On prend alors le contrôle de ces distractions externes en décidant quand y répondre :
- Nous préservons la primauté du travail en cours.
- Nous gèrons les priorités de manière à ne pas agir immédiatement dans l’urgence en bouleversant la planification préalablement décidée.
Que ce soit pour des distractions internes ou externes, les postposer et les noter dans la section urgence de la feuille route présente trois avantages réels :
- Cela empêche un arrêt du travail en cours.
- Il est fort probable que bon nombre de ces sources de distraction vont perdre, une fois que nous les inscrivons sur la partie urgences de la feuille de route, rapidement une part non négligeable de leur caractère prioritaire.
- Noter les urgences soudaines sur papier et les évacuer de notre esprit, évite de conserver une charge mentale liée à celles-ci durant le temps de travail. Cela permet également d’éviter qu’elles soient source d’interférences pour le travail en cours.
Quel usage faire de la technique Pomodoro ?
L’avantage de la technique Pomodoro est de donner un moyen de mieux gérer l’attention en offrant des possibilités de limiter la distraction et la procrastination.
Elle peut par conséquent :
- Être utilisée de manière générale
- Servir de bouée de secours lorsque le rendement de travail risque d’être faible
- Faciliter la mise au travail
En conclusion
- La technique Pomodoro peut être utilisée pour aider à mettre en place de bonnes habitudes de travail, en plaçant à distance, physiquement et symboliquement, de manière systématique, les sources de distraction potentielles.
- La technique Pomodoro est l’illustration d’un principe largement établi en psychologie cognitive selon lequel des séquences de travail ciblées, intensives et limitées sont bien plus utiles en matière d’apprentissage que de longues périodes diffuses et indolentes.
- Chaque séquence de travail terminée avec fruit, marquée symboliquement d’une croix est une petite victoire qui nourrit la motivation.
- Les pauses qui séparent régulièrement les séquences permettent de se souffler en se récompensant pour le travail accompli. En outre, elles favorisent l’attention et l’assimilation en permettant au cerveau de se ressourcer.
Mis à jour le 07/02/2023
Bibliographie
Francesco Cirillo, The Pomodoro Technique, 2018, Penguin Random House
Barbara Oakley & Terrence Sejnowski, How to learn, 2018, Penguin Random House
Bonjour, connaîtriez-vous une revue des techniques ou stratégies d'apprentissage (à la maison, pour les leçons), en fonction des styles des élèves ? Merci d'avance (je ne maîtrise pas bien l'anglais)
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