dimanche 27 mai 2018

Sept principes de la plasticité cérébrale en lien avec l'efficacité de l'enseignement

Après avoir exploré à travers différents articles les différentes formes de plasticité et leur mode opératoire, dans le développement du cerveau humain et l’acquisition des connaissances, retour sur sept principes essentiels et leurs implications pour l’enseignement :


(Photographie : Carl Kleiner)


Des conditions similaires à l’enseignement et à l’apprentissage


La notion de plasticité cérébrale n’est pas sans implications sur la manière dont l’apprentissage se déroule et dont l’enseignement peut le soutenir.


Une même organisation cérébrale


Nous avons tous la même organisation cérébrale. Celle-ci contraint les apprentissages scolaires. Les propriétés de nos réseaux neuronaux humains encadrent les connaissances et leur confèrent des traits universels. 

Étant donné que nous apprenons tous de la même manière, une même forme d’apprentissage et d’enseignement pour le soutenir est susceptible d’être efficace pour tous les élèves.


Une même forme d’enseignement


Le cerveau de l’enfant est structuré dès la naissance, ce qui lui confère des intuitions profondes dans le domaine des objets, de l’espace, des nombres ou du langage. Il lui impose également des limites à l’apprentissage dans lequel il peut s’engager. Tous les enfants se construisent à un niveau cérébral d’une manière similaire. Les mêmes domaines, les mêmes concepts sont susceptibles de leur poser des difficultés similaires. 

Nous pouvons en déduire que les mêmes formes d’enseignement seront efficaces chez tous les enfants si elles leur sont proposées à un rythme compatible avec leur rythme de développement. Elles doivent prendre en considération la charge cognitive et la motivation des élèves.



Un environnement positif, stimulant et soutenant

 

L’importance de l’environnement familial et scolaire 


L’éducation peut moduler, de façon dramatique, en positif comme en négatif, le potentiel initial de l’enfant. Les parents et les enseignants ont une responsabilité et ne doivent jamais céder au découragement. 

La plasticité montre que les enfants présentant des troubles ou difficultés de l’apprentissage feront preuve de larges possibilités de progrès si les conditions adéquates d’enseignement et d’accompagnement sont mises en place.



Une nécessaire stimulation de la plasticité


Chez l’enfant, le cerveau est particulièrement plastique. Il est doté de puissants algorithmes d’inférence statistique. La famille et l’école doivent fournir à ce « super ordinateur » qu’est le cerveau un environnement enrichi, structuré, varié et stimulant, et ce dès le plus jeune âge.



Un environnement positif


La plasticité cérébrale est modulée négativement par la peur et les émotions négatives. Les environnements familiaux et scolaires doivent par conséquent être riches en renforcements positifs, et libérés de tout sentiment de peur.



Tenir compte du cadre et des limites de la plasticité


Un cerveau précâblé


Nous ne devons pas surestimer la plasticité ni la mythifier. Le cerveau de l’enfant est structuré dès la naissance, il est précâblé. Cela lui confère des intuitions profondes, notamment dans le domaine des objets, de l’espace, des nombres ou du langage parlé. 

En contrepartie, cela impose des limites à l’apprentissage, car nous devons tenir compte de ce précâblage. Il y a un enjeu évident à ce que les enseignants connaissent les potentiels et limites de la plasticité et comprennent dès lors comment l’optimiser.



Tenir compte des fenêtres de plasticité


L’éducation tire profit de la très longue fenêtre de plasticité de l’espèce humaine. Celle-ci n’est pas illimitée ni constante au fil du temps. Elle obéit à des règles précises. 

Certaines stimulations devraient absolument être fournies précocement. Il s’agit par exemple de l’exposition à une seconde langue qui idéalement devrait se faire avec des locuteurs natifs dès la maternelle.




Mis à jour le 16/03/2022

Bibliographie


Dortier, Jean-François, La plasticité, une adaptation permanente, Sciences Humaines, Hors-série n°4, décembre 2011 : https://www.scienceshumaines.com/la-plasticite-une-adaptation-permanente_fr_27967.html

Pasquinelli, Elena, Le cerveau se modifie : maturation, développement, plasticité et apprentissage, 2016, https://www.fondation-lamap.org/fr/page/34321/le-cerveau-se-modifie-maturation-developpement-plasticite-et-apprentissage

Campbell, Neil & Reece, Jane, Biologie 9e édition, Pearson, 2012

La Plasticité des réseaux de neurones, http://lecerveau.mcgill.ca

Gerrig, Richard & Zimbardo, Philip, Psychologie, 18e édition, Pearson, 2013

Stanislas Dehaene « Éducation, plasticité cérébrale et recyclage neuronal » Collège de France
06 janvier 2015 09:30 11:00 https://www.college-de-france.fr/site/stanislas-dehaene/course-2015-01-06-09h30.htm

Élagage synaptique. (2018, mai 11). Wikipédia, l’encyclopédie libre. Page consultée le 21:46, mai 11, 2018 à partir de http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89lagage_synaptique&oldid=148359259.

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