Cet article expose quelques attribution typiques liées à l'orientation. Quoiqu’un peu caricaturaux, leur description sous forme de profils typiques permet de réaliser comment la mise en œuvre d’une approche orientante peut avoir un réel impact positif de différentes façons en diminuant l'effet de certaines attributions :
Les bons élèves sont ceux qui ne rencontrent pas d’accrocs lors de leur parcours scolaire. Ils passent sans soucis d’une année à l’autre tel une formalité. Une part non négligeable d’entre eux peut avoir tendance à postposer au fur et à mesure tout choix durant le parcours dans l’enseignement secondaire. Ne pas choisir pour ne pas fermer de portes et les garder toutes ouvertes.
Un deuxième profil typique est celui d’élèves qui rencontrent un parcours moins évident dans le secondaire. Ils éprouvent et gèrent des difficultés ponctuelles ou récurrentes dans certaines matières. Cela peut les mener parfois à une année (ou deux) de retard ou à des sessions d’examens de rattrapage répétées. Ils peuvent également connaitre des échecs récurrents d’année en année dans certaines branches.
Ce sont des élèves qui réagissent de façon pragmatique et rationnelle aux facteurs déterministes et au peu d’information qu’ils reçoivent sans entamer une réelle démarche réflexive.
La question de l’orientation n’est pas réservée aux élèves en difficulté. L’approche orientante est un accompagnement vers une maturité vocationnelle. Elle vise à permettre aux élèves de prendre des décisions en étant suffisamment informés et en ayant suffisamment réfléchi.
(photographie : Ryan Silayan Devore)
Attributions d'élèves
Les bons élèves
Les bons élèves sont ceux qui ne rencontrent pas d’accrocs lors de leur parcours scolaire. Ils passent sans soucis d’une année à l’autre tel une formalité. Une part non négligeable d’entre eux peut avoir tendance à postposer au fur et à mesure tout choix durant le parcours dans l’enseignement secondaire. Ne pas choisir pour ne pas fermer de portes et les garder toutes ouvertes.
Ces élèves vont avoir tendance à privilégier des choix d’options et les filières prestigieuses dans leur parcours scolaire dans le secondaire, en s’offrant un panel large d’opportunités et en s’y préparant stratégiquement. S’ils ont généralement des ambitions scolaires précises, leurs intentions professionnelles précises restent souvent floues et changeantes.
Beaucoup d’élèves de l’enseignement général peuvent arriver au terme de leur propre cursus secondaire sans avoir rencontré de difficultés et sans s’être posé beaucoup de questions cruciales. Souvent, ils n’ont tout simplement aucune idée clairement définie de ce qu’ils vont bien pouvoir faire après ni en quoi cela résonne avec eux-mêmes.
Ils n’ont souvent pas été préparés ni suffisamment accompagnés par l’école en ce qui concerne leur orientation. Tout a toujours bien fonctionné pour eux. Ils ont pu postposer la délicate et personnelle question choix jusqu’à la dernière minute. Le risque est que celui-ci soit finalement peu soupesé et nécessite une correction par la suite une fois l’enseignement supérieur entamé.
Le fait est que plus tôt ces élèves seront amenés à réfléchir à la question personnelle de l’orientation, au mieux ils seront armés pour y répondre. Ils pourront mieux se prémunir de faux départs et d’impasses dans leur parcours d’étudiant.
Les irréalistes
Parmi eux, certains vont se projeter dans des projets d’étude qui ne correspondent pas à leurs capacités scolaires réelles. Ils vont développer une croyance illusoire en leur réussite. Cela peut persister malgré des contraintes évidentes et des niveaux exigences élevés auxquels ils veulent s’affronter. Leur illusion peut persister malgré les avertissements pourtant évoqués par certains adultes.
Ils arrivent tant bien que mal d’année en année et leur optimiste peut tendre à l’irréalisme ou à l’utopie.
Ils visent des finalités improbables, qui vont les mener rapidement à des constats d’échec et aboutir à une capitulation face à leur projet initial, souvent sans alternative ou plan b préalablement conçu.
Les désabusés
Ce sont des élèves résignés et souvent désabusés. Ils font face et parfois simplement, ils ne font pas face à des difficultés qu’ils pensent en eux-mêmes parfois insurmontables. Ils sont accompagnés d’un faible engagement, d’une auto-efficacité dans le chou et d’une motivation défaillante.
Leur progression ressemble à une suite de choix par défaut, de moins en moins valorisés, de moindre mal. Elle s’apparente parfois à une relégation.
Ils peuvent être conscients ou non de la dynamique de renoncement dans laquelle ils se trouvent. Non accompagnés, ils restent souvent dans l’incapacité à reconstruire une motivation ou à trouver facilement un sens profond et personnel à l’expérience scolaire.
Les déterministes
Ce sont des élèves qui réagissent de façon pragmatique et rationnelle aux facteurs déterministes et au peu d’information qu’ils reçoivent sans entamer une réelle démarche réflexive.
La différence entre un désir d’orientation non réellement exploré avec toute la profondeur nécessaire et la réalité d’un quotidien, amène ceux-ci à faire correspondre par réalisme, leurs préférences à leur niveau scolaire présumé.
Ils renoncent à des accomplissements plus prestigieux à leurs yeux, car ils leur semblent inaccessibles, n’en ayant pas fait véritablement l’analyse nécessaire. Ils se satisfont de ce que leur parcours scolaire leur renvoie d’eux. Ils se laissent quasiment porter vers la direction la plus probable ou la plus logique. Celle-ci risque parfois grandement de ne pas leur correspondre in fine en matière de motivation intrinsèque.
Ce mode de fonctionnement est une façon pour ces élèves de trouver leur place en acceptant ce qui leur semble désigné naturellement. Ils s’alignent selon ce que leur environnement extérieur les fait correspondre, en fonction de leurs performances et de leur contexte socioculturel.
Le danger dans cette démarche c’est d’être victime d’un déterminisme parfois marqué comme la culture familiale, la relégation scolaire, par le manque d’information et le manque de réflexivité. Le danger pour ces personnes c’est de se réveiller un jour, au cours de leurs études, à la fin de celles-ci ou au début de leur vie active et de se poser la question du sens. Ils peuvent en arriver à se demander s’ils ne se sont pas fourvoyés, d’autres expériences annexes les ayant depuis amenés à une meilleure connaissance d’eux-mêmes.
Les cas typiques de cette dernière catégorie sont les élèves issus de familles défavorisées, trop éloignées des savoirs scolaires ou peu familières avec les stratégies efficaces du microcosme de l’éducation.
Phases d'un parcours d'orientation
Pour arriver à cette démarche, l’élève doit passer par quatre phases qui ne se déroulent pas nécessairement de manière linéaire et n’excluent pas un ou plusieurs éventuels retours en arrière :
Canzittu, D. & Demeuse, M. (2017). Comment rendre une école réellement orientante ? Louvain-la-Neuve : De Boeck Supérieur.
Lecolier, F ; L’approche orientante : une recette miracle ? Analyse FAPEO 2/15 (2016)
Lontie, M. ; L’approche orientante : pour une orientation d’abord centrée sur l’élève. Analyse UFAPEC n° 31.16 (2016).
Guichard, J ; « Comment aider les jeunes formés dans une école malade de l’orientation à s’orienter dans la vie ? », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 42/2 | 2013, mis en ligne le 07 juin 2016, consulté le 30 septembre 2016.
Degives, J, « L’éducation aux choix », Entrées Libres, n° 97, mars, p 14-15, 2015
Demeuse, M, « L’Approche Orientante mise en perspective », Actes du Colloque sur l’Approche Orientante, AJB (2016)
Friant, N ; Demeuse, M ; « Un modèle du prestige des options dans l’enseignement secondaire de transition en Communauté française de Belgique », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 40/2 | 2011, mis en ligne le 01 juin 2014, consulté le 30 septembre 2016.
Gingras M. « L’approche orientante », La Nuit de l’orientation, (2008)
Mark L. Savickas, Laura Nota, Jérôme Rossier, Jean-Pierre Dauwalder, Maria Eduarda Duarte, Jean Guichard, Salvatore Soresi, Raoul Van Esbroeck, Annelies E. M. van Vianen et Christine Bigeon, « Construire sa vie (Life designing) : un paradigme pour l’orientation au 21e siècle », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 39/1 | 2010, mis en ligne le 15 mars 2013, consulté le 29 septembre 2016.
Bernadette Dumora, « Le conseil constructiviste auprès d’adolescents : sa pertinence et ses limites », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 39/1 | 2010, mis en ligne le 15 mars 2013, consulté le 02 octobre 2016.
- La phase d’exploration correspond au recueil d’informations dans l’environnement scolaire et professionnel à proximité du jeune en association avec l’élaboration d’un projet professionnel.
- La phase de clarification permet au jeune de clarifier un domaine dans lequel va s’inscrire son projet professionnel.
- La spécification est la phase de précision du projet professionnel
- La réalisation concerne la dernière phase au cours de laquelle le professionnel est réalisé.
Mise à jour le 21/06/21
Bibliographie
Lecolier, F ; L’approche orientante : une recette miracle ? Analyse FAPEO 2/15 (2016)
Lontie, M. ; L’approche orientante : pour une orientation d’abord centrée sur l’élève. Analyse UFAPEC n° 31.16 (2016).
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Degives, J, « L’éducation aux choix », Entrées Libres, n° 97, mars, p 14-15, 2015
Demeuse, M, « L’Approche Orientante mise en perspective », Actes du Colloque sur l’Approche Orientante, AJB (2016)
Friant, N ; Demeuse, M ; « Un modèle du prestige des options dans l’enseignement secondaire de transition en Communauté française de Belgique », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 40/2 | 2011, mis en ligne le 01 juin 2014, consulté le 30 septembre 2016.
Gingras M. « L’approche orientante », La Nuit de l’orientation, (2008)
Mark L. Savickas, Laura Nota, Jérôme Rossier, Jean-Pierre Dauwalder, Maria Eduarda Duarte, Jean Guichard, Salvatore Soresi, Raoul Van Esbroeck, Annelies E. M. van Vianen et Christine Bigeon, « Construire sa vie (Life designing) : un paradigme pour l’orientation au 21e siècle », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 39/1 | 2010, mis en ligne le 15 mars 2013, consulté le 29 septembre 2016.
Bernadette Dumora, « Le conseil constructiviste auprès d’adolescents : sa pertinence et ses limites », L’orientation scolaire et professionnelle [En ligne], 39/1 | 2010, mis en ligne le 15 mars 2013, consulté le 02 octobre 2016.
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