(Photographie : Al Brydon)
Communiquer avec les parents
Il est dès lors important que les établissements scolaires facilitent les opportunités pour les enseignants d’établir des liens sociaux et fonctionnels avec les parents de leurs élèves.
L’enjeu est d’encourager la communication en vue d’une collaboration et d’un soutien mutuel à l’apprentissage des élèves. Il recouvre autant le travail en classe que le comportement ou l’investissement scolaire à domicile.
Il est utile que des parents puissent avoir régulièrement et le plus tôt possible des informations sur le rendement scolaire de leurs enfants. Cela implique que les résultats communiqués aux parents ne le soient pas uniquement à la fin d’une période, mais également au sein de celle-ci. Il faut que les parents puissent avoir accès à une forme d’évaluation formative ou cumulative partielle avant une évaluation à enjeu important. Ce retour d’information doit proposer des pistes concrètes d’amélioration aux élèves que les parents vont pouvoir suivre.
Il est important que les parents puissent être mis au courant de difficultés éventuelles rencontrées par leurs enfants, suffisamment tôt pour qu’ils puissent agir et prendre des initiatives pour y remédier à temps.
Habiletés de communication avec les parents
Comme pour les interactions que l’enseignant installe avec ses élèves en classe, le cadre de la communication avec les parents impose différentes habiletés de communication. Elles sont utiles à acquérir et à développer, car elles permettent d’assurer rapidement et efficacement l’établissement de relations productives.
La première rencontre avec les parents est à ce titre un moment très important. Il établit la relation et la réciprocité des attributions. La rareté des occasions fait qu’il s’agit d’un moment à ne pas rater. Une mauvaise communication avec les parents serait à coup sûr un facteur défavorable aux progrès d’un élève.
Nous devons éviter les impasses, les quiproquos et les incompréhensions. L’accueil, l’écoute et l’ouverture dans la rencontre sont importants. Nous devons par exemple faire preuve d’une écoute active, témoigner de l’empathie à travers les réponses que nous donnons et miser sur des stratégies collaboratives de résolution de problèmes quand il a lieu de le faire.
Éviter les quiproquos et construire des ponts
Les parents peuvent venir d’horizons très différents de ceux des enseignants (d’origine, de culture ou de statut socio-économique). Au plus, ces différences sont marquées, au plus ils sont susceptibles d’être en décalage par rapport, à la culture scolaire dominante. Au plus, l’établissement de relations positives devient précieux.
Certains parents ont pu connaitre des difficultés scolaires lors de leur propre parcours, ou rencontrer de mauvaises expériences avec l’un ou l’autre enseignant. Ils peuvent se retrouver sans forcément en avoir complètement conscience dans une situation de défiance par rapport à l’établissement de leur enfant.
Ces différences peuvent donner lieu à une variété d’attentes, d’attitudes, de préjugés, de craintes et de croyances, parfois disproportionnées ou peu en rapport avec la réalité du contexte scolaire.
Ces conceptions peuvent tout autant entraver qu’aider les élèves à l’école. Une communication claire et sans ambiguïté sans jargon dans le langage des enseignants sur les attentes et priorité de l’école est fondamentale. L’idéal est de pouvoir construire des ponts entre les conceptions des parents —, qu’il est illusoire de vouloir changer — et les attentes de l’école encore plus inamovibles.
Un enseignant dont l’attitude consiste à valoriser et à accepter les différences peut rassurer les parents. Au départ, les parents peuvent être incertains de l’accueil qu’ils vont recevoir ni de la qualité du suivi qui sera prodigué à leur enfant dans le cadre de la classe et de l’école. C’est d’autant plus vrai que l’élève en question rencontre des difficultés.
Recueillir l’autoévaluation des élèves
L’enseignant ne peut uniquement compter sur ses facultés d’observation pour se faire un avis sur ses élèves. Son attention est une ressource limitée. Elle n’est pas extensible et doit se distribuer sur un grand nombre d’élèves. Si certains élèves peuvent attirer l’attention, d’autres peuvent passer entre les mailles du filet.
Si l’enseignant est responsable uniquement d’un cours qui concerne l’élève, il peut glisser une grille d’autoévaluation à remplir à la fin de ses évaluations conséquentes (voir ci-dessous pour un exemple).
Si l’enseignant est en responsable d’une classe complète (professeur principal ou titulaire), il a intérêt à faire remplir un questionnaire d’autoévaluation. Celui-ci gagne à être utilisé à la fin de chaque période pour préparer le conseil de classe ou des rencontres avec les parents (voir ci-dessous pour un exemple).
Dans les deux cas, l’autoévaluation de l’élève permet de faire remonter de l’information à l’enseignant et au conseil de classe. Cela lui permet de mieux interpréter la situation et de prodiguer des conseils plus avisés et pertinents.
Ces informations renforcent l’enseignant dans ses contacts avec l’élève et ses parents. Il devient plus conscient de la situation ce qui lui permet de mieux communiquer avec l’élève et ses parents et d’entrer plus directement et avec plus de profondeur dans la recherche de solutions pratiques.
Les parents sont souvent intéressés par la façon dont l’enseignant interagira avec leur enfant et pourra lui fournir un soutien en cas de difficulté rencontrée.
Il faut également prévoir du temps pour interagir avec les parents au sujet de préoccupations particulières qu’ils pourraient avoir pour leur enfant. Les réunions de parents sont des moments précieux d’échanges d’informations.
Établir des angles d’approche dans la communication entre parents et enseignants
Les parents sont souvent intéressés par la façon dont l’enseignant interagira avec leur enfant et pourra lui fournir un soutien en cas de difficulté rencontrée.
Il faut également prévoir du temps pour interagir avec les parents au sujet de préoccupations particulières qu’ils pourraient avoir pour leur enfant. Les réunions de parents sont des moments précieux d’échanges d’informations.
Il convient de ne jamais être trop catégorique sur nos conclusions et profiter de ces échanges pour prendre connaissance ou conscience de paramètres que nous pouvions ignorer. Les parents peuvent donner un aperçu des attitudes, d’évènements, des intérêts et du comportement de leur enfant à l’extérieur. Ces retours d’information peuvent être pertinents pour l’analyse de l’enseignant et la grille de lecture de ce qui se passe à l’école.
Avant d’avancer nos impressions et de délivrer nos conclusions et notre diagnostic à partir de notre posture d’enseignant, nous devons pouvoir nous mettre à l’écoute des parents. Nous avons l’occasion de vérifier dans les informations que les parents vont nous communiquer, que rien n’invalide tout ou partie de ce sur quoi nous comptons nous prononcer par la suite.
Nous devons veiller à individualiser et personnaliser notre discours et pouvoir témoigner naturellement de notre connaissance propre de l’élève. C’est un atout important pour la suite. L’enseignant peut fournir une description personnelle et étayée de ses observations en classe, de certaines des forces propres à l’élève afin de donner un ton introductif positif à la rencontre.
Cette entrée en matière rend plus aisé le fait d’aborder ensuite les domaines nécessitant des améliorations, c’est-à-dire les faiblesses identifiées. Nous devons à ce moment-là bien étayer nos dires par des éléments de preuve factuels. Autant que possible, ce que nous avançons doit être accompagné d’exemples de résultats d’évaluation, de productions de l’élève ou de comportements avérés. Nous nous basons sur des productions ou des comportements documentés, pas sur les caractéristiques propres à l’élève.
Une fois cette étape franchie, un consensus peut se dégager plus aisément sur la lecture de la situation. L’enseignant s’appuie sur son expertise, à partir du constat sur la situation de l’évent, pour orienter la conversation vers la formulation de recommandations concrètes et claires. Nous veillons à identifier et à formuler sous forme d’objectifs ou de challenges personnels et partagés, les efforts attendus et les défis nécessaires, dans une perspective de progrès et de réussite.
Un élève peut faire face à des difficultés scolaires dont le contrôle semble lui échapper. Des échecs multiples l’empêchent de voir comment aborder sereinement la situation et le découragent.
Avant d’avancer nos impressions et de délivrer nos conclusions et notre diagnostic à partir de notre posture d’enseignant, nous devons pouvoir nous mettre à l’écoute des parents. Nous avons l’occasion de vérifier dans les informations que les parents vont nous communiquer, que rien n’invalide tout ou partie de ce sur quoi nous comptons nous prononcer par la suite.
Nous devons veiller à individualiser et personnaliser notre discours et pouvoir témoigner naturellement de notre connaissance propre de l’élève. C’est un atout important pour la suite. L’enseignant peut fournir une description personnelle et étayée de ses observations en classe, de certaines des forces propres à l’élève afin de donner un ton introductif positif à la rencontre.
Cette entrée en matière rend plus aisé le fait d’aborder ensuite les domaines nécessitant des améliorations, c’est-à-dire les faiblesses identifiées. Nous devons à ce moment-là bien étayer nos dires par des éléments de preuve factuels. Autant que possible, ce que nous avançons doit être accompagné d’exemples de résultats d’évaluation, de productions de l’élève ou de comportements avérés. Nous nous basons sur des productions ou des comportements documentés, pas sur les caractéristiques propres à l’élève.
Une fois cette étape franchie, un consensus peut se dégager plus aisément sur la lecture de la situation. L’enseignant s’appuie sur son expertise, à partir du constat sur la situation de l’évent, pour orienter la conversation vers la formulation de recommandations concrètes et claires. Nous veillons à identifier et à formuler sous forme d’objectifs ou de challenges personnels et partagés, les efforts attendus et les défis nécessaires, dans une perspective de progrès et de réussite.
Envisager des scénarios plausibles et vraisemblables dans le soutien aux élèves avec la collaboration des parents
Un élève peut faire face à des difficultés scolaires dont le contrôle semble lui échapper. Des échecs multiples l’empêchent de voir comment aborder sereinement la situation et le découragent.
L’enseignant peut définir avec lui, éventuellement avec l’aide des parents, d’un autre enseignant ou d’un éducateur, des objectifs qui seront compris, crédibles et adoptés, à la fois par l’élève et ses parents.
Certains parents qui aident à superviser le travail scolaire peuvent avoir des conceptions dont il faut tenir compte, car elles peuvent faire obstacle à certaines de nos initiatives ou propositions. Nous devons gagner leur confiance pour qu’ils fassent cause commune avec les enseignants pour le bien de leur enfant et supportent pleinement à la mise en place des solutions proposées.
Certaines recommandations ne peuvent simplement pas être adoptées, par exemple si l’élève a de nombreuses activités sportives en dehors de l’école qui font partie d’un projet personnel. Nous devons chaque fois pouvoir proposer des pistes réalistes susceptibles de générer une amélioration de manière probable lorsqu’elles sont mises en œuvre.
La réunion de parents peut aussi être l’occasion de mettre le doigt sur certaines problématiques comme l’addiction aux jeux vidéos, la dépression ou le manque de sommeil et ses conséquences, puis de les guider vers des services extérieurs.
De même, tous les parents ne se sentent pas compétents pour aider ou n’ont pas le temps et l’énergie pour le faire. Cependant, ils peuvent soutenir le travail de leur enfant d’autres façons. Ils peuvent lui assurer un endroit tranquille pour les devoirs, de même que le temps au calme qui lui sera nécessaire. Ils peuvent vérifier que l’élève termine son travail dans les temps, suivre ses résultats de manière plus soutenue, l’encourager, le renforcer et manifester leur intérêt pour ses efforts et pour ses avancées.
L’enjeu est de faire du parent un partenaire :
- Discuter des moyens de promouvoir les apprentissages de l’enfant et identifier des pistes pour le soutien approprié à domicile, contribuera à la réussite d’une rencontre entre un enseignant et les parents d’un élève en difficulté.
- Pour l’élève, il est important de voir que l’enseignant et ses parents vont dans le même sens, lui montrent des directions et croient en sa capacité à progresser.
La communication avec les parents dans le cas des perturbations en classe
Des contacts entre l’enseignant et les parents, concernant des difficultés propres au comportement perturbateur de l’élève en classe, peuvent contribuer à la résolution des problèmes. Ils peuvent aussi perturber les relations s’ils ne sont pas gérés avec compétence.
Lorsqu’il s’agit de contacter et d’engager une communication avec des parents au sujet d’un problème, il est important d’avoir un objectif préalable clairement défini. L’expérience des parents, s’ils se sentent dans un rapport de confiance, peut être très utile pour régler la situation et décider des mesures à prendre.
Par contre, lorsque les parents se sentent menacés et en viennent à se placer sur la défensive, l’entretien a toutes les chances de se révéler contreproductif pour l’élève et pour l’enseignant.
Les parents seront plus coopératifs s’ils croient que l’enseignant leur fait confiance et les soutient, eux et leur enfant.
Il est donc crucial dans ce genre de démarche d’assurer les parents de l’existence d’intérêts mutuels dans le progrès et l’adaptation de leur enfant. Il est important de ne jamais tirer de conclusions hâtives ou catégoriques sur l’élève, de ne pas porter de jugement, mais de s’en tenir à des descriptions factuelles d’occurrences de comportements.
Nous gagnons également à décrire les tentatives préalables de gestion du problème qui ont été initiées et ont éventuellement échoué. Nous demandons aux parents de faire part de leurs suggestions à ce propos.
Il est important de garder un ton positif en mentionnant quelques bonnes caractéristiques du comportement de l’élève et ne pas sombrer dans un biais de négativité. Le parent doit percevoir que les intentions sont de restaurer les relations et de favoriser une intégration positive de l’élève en rapport avec les valeurs de l’école.
Comme pour la gestion des apprentissages, s’il est question de la mise en place d’une stratégie d’amélioration, établir des étapes et un échéancier est important. Nous devons convenir de moments de retour d’information vers les parents afin de pouvoir évaluer si l’approche adoptée fonctionne. Un suivi de l’efficacité des interventions est nécessaire. En fonction des améliorations ou de leur absence, dans le cadre de la rétroaction auprès des parents, des ajustements peuvent être suggérés.
Mise à jour le 24/04/2024
Bibliographie
Edmund T. Emmer, Carolyn M. Evertson, Classroom Management for middle and high school teachers, pp-21-25, Pearson, 2017
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