Une classe bien organisée est un endroit structuré où les pertes de temps sont minimisées et où l’attention des élèves est maximisée. Il s’agit de penser et planifier l’organisation de l’environnement de la classe afin de favoriser l’engagement des élèves dans les activités d’apprentissage et de prévenir leurs écarts de conduite potentiels.
La disposition, le maintien et l’organisation de l’espace d’une classe par un enseignant communiquent aux élèves la façon dont il attend qu’ils participent. Un bon aménagement de la classe doit permettre des mouvements ordonnés, peu de distraction et une utilisation efficace de l’espace disponible. Il témoigne de la philosophie de l’enseignement et de l’apprentissage mis en place par l’enseignant et de l’attention qu’il accorde à ses élèves.
La disposition des bancs implique et conditionne les types d’interaction et de collaboration qui auront lieu en classe.
S’il s’agit d’un enseignement guidé par l’enseignant, les élèves devraient être assis de façon à pouvoir voir facilement la zone principale d’enseignement. Les bancs disposés en rangées indiquent que le centre de l’attention pour les élèves est l’enseignant, le tableau ou l’écran. L’enseignement sera frontal, pour une part non négligeable.
L’idéal est de placer les élèves seuls ou en rangées de deux, les plus éloignés les uns des autres. Nous tendons à favoriser un déplacement fluide des élèves et de l’enseignant. Celui-ci peut circuler facilement près de chaque élève. La recherche a montré que, par rapport à un environnement physique moins structuré, une disposition en rangées :
Le fait de placer les élèves en rangées ne signifie pas que cette disposition ne peut être changée et que ceux-ci peuvent être temporairement regroupés à l’occasion de moments de pratique coopérative.
Les intentions peuvent également être d’organiser des activités en petits groupes, c’est-à-dire de pratiques plus centrées sur l’élève. Dans ce cas, des ilots regroupant plusieurs élèves gagnent à être isolés les uns des autres. L’enseignant doit s’assurer de conserver la possibilité de circuler aisément partout.
Un accès aisé et un rangement efficace du matériel, des documents et des fournitures courantes facilitent la gestion de la classe. Cela permet aux séquences d’enseignement et aux activités pratiques de commencer et de se terminer rapidement. Les transitions sont alors plus fluides.
Si les élèves doivent patienter, le temps que l’enseignant soit prêt, qu’il trouve les documents qu’il recherche, ou qu’ils puissent accéder à des ressources, ils risquent fortement de se mettre à bavarder. Dans ce cas, ils dispersent leur attention et une part de leur engagement. Cela se traduit en une perte de temps d’enseignement. Il se crée des moments de ruptures dans le déroulement du cours. L’organisation du bureau de l’enseignant doit être fonctionnelle et pratique.
Il faut s’assurer que tout le matériel régulièrement nécessaire aux élèves est directement accessible dans la classe. Il devrait toujours être situé près de l’endroit où il sera utilisé. Les déplacements d’élèves vers ces espaces peuvent se faire de manière fluide et sans embouteillage.
Lorsque l’enseignant passe par exemple trente secondes à retrouver des documents ou du matériel qui pourrait être immédiatement disponible, il va retirer son attention de la classe. Si ce processus est répété, les élèves vont rapidement en déduire qu’il s’agit d’un temps implicite de pause, durant lequel ils peuvent discuter ou se centrer sur d’autres occupations. La conséquence est que non seulement ce temps de transition sera un temps brut perdu pour l’enseignement, mais l’enseignant va également devoir récupérer leur attention ensuite, ce qui se traduit par un temps additionnel perdu.
Ils ne doivent pas devoir se pencher, se redresser ou déplacer leurs chaises. Il faut prendre en compte éventuellement les problèmes de reflet ou de luminosité et les régler. De telles conditions n’encouragent pas les élèves à être attentifs et elles rendent plus difficile pour eux la prise de notes.
Lorsque les bureaux sont placés en rangées unitaires face à l’avant de la classe, les élèves sont moins susceptibles de se distraire les uns les autres. Le risque de distraction est bien plus élevé lorsque les bureaux sont disposés en groupes, en demi-cercle ou en U, c’est-à-dire chaque fois qu’ils se font face ou que la proximité est accrue. Les élèves doivent à tout moment pouvoir suivre le cours facilement et prendre des notes si nécessaire.
Tous les élèves doivent pouvoir voir aisément l’enseignant faire des démonstrations ou donner des explications orales. À ce titre, il faut également bien tenir compte de problèmes de vision éventuels de certains élèves.
L’enseignant doit montrer qu’il se soucie du confort de ses élèves en classe :
La surveillance attentive des élèves est une tâche de gestion importante. Si l’enseignant ne peut pas voir tous les élèves, il sera difficile de déterminer quand un élève a besoin d’aide ou d’empêcher l’évitement, le non-engagement ou toutes les perturbations mineures. Par conséquent, il faut maintenir des lignes de vue dégagées dans la classe. Il faut s’assurer de laisser suffisamment d’espace autour des bureaux des élèves afin de pouvoir s’approcher facilement des élèves lors des activités pratiques.
Si l’enseignant prévoit de s’assoir à un banc à certains moments pendant les cours, car les élèves sont suffisamment autodisciplinés, il doit néanmoins s’installer à un emplacement stratégique :
Il s’agit de respecter les critères suivants :
Edmund T. Emmer and Carolyn M. Evertson, Classroom Management for middle ad high school teachers, Pearson, 2017
Bissonnette, Steve, Gauthier, Clermont, Castonguay, Mireille, L’enseignement explicite des comportements, Pour une gestion efficace des comportements en classe et dans l’école, Chenelière Éducation, Montréal, 2016
Doyle, W. (2006). Ecological Approaches to Classroom Management. In C. M. Evertson & C. S. Weinstein (Eds.), Handbook of classroom management: Research, practice, and contemporary issues (pp. 97–125). Lawrence Erlbaum Associates Publishers.
La disposition, le maintien et l’organisation de l’espace d’une classe par un enseignant communiquent aux élèves la façon dont il attend qu’ils participent. Un bon aménagement de la classe doit permettre des mouvements ordonnés, peu de distraction et une utilisation efficace de l’espace disponible. Il témoigne de la philosophie de l’enseignement et de l’apprentissage mis en place par l’enseignant et de l’attention qu’il accorde à ses élèves.
Assurer la synomorphie
La synomorphie est un terme utilisé dans le cadre de l’approche écologique de la gestion de classe. Il désigne la compatibilité entre le programme d’action d’une activité (les comportements attendus de la part des élèves) et les caractéristiques physiques du milieu.
Les aspects physiques concernent la disposition du mobilier dans la classe et sa nature, la taille du local, sa luminosité, son isolement face au bruit et à l’extérieur.
Ces aspects physiques peuvent affecter la densité et la répartition des élèves, les possibilités d’interaction et la visibilité du comportement des élèves par l’enseignant. Tous ces facteurs sont susceptibles d’avoir un effet sur les attitudes et le comportement des élèves et indirectement sur leur réussite scolaire.
La densité par exemple semble augmenter l’insatisfaction et l’agressivité et diminuer l’attention.
L’endroit où un élève se place dans une classe en rangées influence sa participation en classe et son comportement. Statistiquement, les élèves qui s’asseyaient dans la zone d’action à l’avant et au centre de la classe lorsque les bancs sont disposés en rangées traditionnelles interagissent le plus souvent avec l’enseignant.
1. Utiliser une disposition de la classe qui correspond aux objectifs et activités d’enseignement
La disposition des bancs implique et conditionne les types d’interaction et de collaboration qui auront lieu en classe.
S’il s’agit d’un enseignement guidé par l’enseignant, les élèves devraient être assis de façon à pouvoir voir facilement la zone principale d’enseignement. Les bancs disposés en rangées indiquent que le centre de l’attention pour les élèves est l’enseignant, le tableau ou l’écran. L’enseignement sera frontal, pour une part non négligeable.
L’idéal est de placer les élèves seuls ou en rangées de deux, les plus éloignés les uns des autres. Nous tendons à favoriser un déplacement fluide des élèves et de l’enseignant. Celui-ci peut circuler facilement près de chaque élève. La recherche a montré que, par rapport à un environnement physique moins structuré, une disposition en rangées :
- Facilite l’attention des élèves lors de la réalisation de tâches. Cela s’accompagne aussi d’une diminution des comportements non désirés d’élèves éprouvant des difficultés d’ordre comportemental.
- Favorise l’engagement et l’efficacité des élèves, d’autant plus qu’ils éprouvent des difficultés d’apprentissage ou de comportement.
Le fait de placer les élèves en rangées ne signifie pas que cette disposition ne peut être changée et que ceux-ci peuvent être temporairement regroupés à l’occasion de moments de pratique coopérative.
Les intentions peuvent également être d’organiser des activités en petits groupes, c’est-à-dire de pratiques plus centrées sur l’élève. Dans ce cas, des ilots regroupant plusieurs élèves gagnent à être isolés les uns des autres. L’enseignant doit s’assurer de conserver la possibilité de circuler aisément partout.
2. Garder tout le matériel d’enseignement fréquemment utilisé et les fournitures des élèves à portée de main
Un accès aisé et un rangement efficace du matériel, des documents et des fournitures courantes facilitent la gestion de la classe. Cela permet aux séquences d’enseignement et aux activités pratiques de commencer et de se terminer rapidement. Les transitions sont alors plus fluides.
Si les élèves doivent patienter, le temps que l’enseignant soit prêt, qu’il trouve les documents qu’il recherche, ou qu’ils puissent accéder à des ressources, ils risquent fortement de se mettre à bavarder. Dans ce cas, ils dispersent leur attention et une part de leur engagement. Cela se traduit en une perte de temps d’enseignement. Il se crée des moments de ruptures dans le déroulement du cours. L’organisation du bureau de l’enseignant doit être fonctionnelle et pratique.
Il faut s’assurer que tout le matériel régulièrement nécessaire aux élèves est directement accessible dans la classe. Il devrait toujours être situé près de l’endroit où il sera utilisé. Les déplacements d’élèves vers ces espaces peuvent se faire de manière fluide et sans embouteillage.
Lorsque l’enseignant passe par exemple trente secondes à retrouver des documents ou du matériel qui pourrait être immédiatement disponible, il va retirer son attention de la classe. Si ce processus est répété, les élèves vont rapidement en déduire qu’il s’agit d’un temps implicite de pause, durant lequel ils peuvent discuter ou se centrer sur d’autres occupations. La conséquence est que non seulement ce temps de transition sera un temps brut perdu pour l’enseignement, mais l’enseignant va également devoir récupérer leur attention ensuite, ce qui se traduit par un temps additionnel perdu.
3. S’assurer que les élèves, peu importe où ils sont assis, peuvent voir facilement voir les présentations, le tableau ou l’écran
Ils ne doivent pas devoir se pencher, se redresser ou déplacer leurs chaises. Il faut prendre en compte éventuellement les problèmes de reflet ou de luminosité et les régler. De telles conditions n’encouragent pas les élèves à être attentifs et elles rendent plus difficile pour eux la prise de notes.
Lorsque les bureaux sont placés en rangées unitaires face à l’avant de la classe, les élèves sont moins susceptibles de se distraire les uns les autres. Le risque de distraction est bien plus élevé lorsque les bureaux sont disposés en groupes, en demi-cercle ou en U, c’est-à-dire chaque fois qu’ils se font face ou que la proximité est accrue. Les élèves doivent à tout moment pouvoir suivre le cours facilement et prendre des notes si nécessaire.
Tous les élèves doivent pouvoir voir aisément l’enseignant faire des démonstrations ou donner des explications orales. À ce titre, il faut également bien tenir compte de problèmes de vision éventuels de certains élèves.
4. Assurer le confort des élèves en classe
L’enseignant doit montrer qu’il se soucie du confort de ses élèves en classe :
- Les zones à forte circulation en classe doivent rester libres de toute congestion.
- L’enseignant doit s’assurer de disposer de suffisamment de bureaux et de chaises en classe. En cas de dégât constaté, il doit s’arranger pour les faire réparer ou remplacer le plus tôt possible.
- L’enseignant doit s’assurer de la propreté de la classe. Il doit observer que des inscriptions n’apparaissent pas sur les bancs et que des déchets ne s’accumulent pas au sol. Idéalement, il jette un coup d’œil avant et après le cours. Il intervient auprès des élèves concernés si nécessaire. S’il ne peut identifier de coupable, il prend en charge le nettoyage, ou le fait prendre en charge par la classe, pour éviter tout effet d’amplification.
- L’enseignement veille à aérer et à assurer la qualité de l’air et le niveau sonore, de même, il se soucie de la température et du bon fonctionnement du chauffage.
- L’enseignant veille au maintien de la disposition des bancs et au respect de l’assignation des places.
5. S’assurer que les élèves sont facilement visibles par l’enseignant
La surveillance attentive des élèves est une tâche de gestion importante. Si l’enseignant ne peut pas voir tous les élèves, il sera difficile de déterminer quand un élève a besoin d’aide ou d’empêcher l’évitement, le non-engagement ou toutes les perturbations mineures. Par conséquent, il faut maintenir des lignes de vue dégagées dans la classe. Il faut s’assurer de laisser suffisamment d’espace autour des bureaux des élèves afin de pouvoir s’approcher facilement des élèves lors des activités pratiques.
Si l’enseignant prévoit de s’assoir à un banc à certains moments pendant les cours, car les élèves sont suffisamment autodisciplinés, il doit néanmoins s’installer à un emplacement stratégique :
- Cela peut avoir lieu lors d’une pratique autonome ou coopérative. Dans ce cas, les élèves peuvent venir lui poser une question lorsqu’ils en éprouvent le besoin et l’enseignant se trouve dans de meilleures conditions pour y répondre de manière optimale.
- Cela peut aussi avoir lieu lors d’une évaluation formative. Parfois, les élèves ne peuvent tricher sur leurs voisins, car il y a des séries de questions différentes ou parce que la nature des questions ou des enjeux les en dissuade.
Il s’agit de respecter les critères suivants :
- L’enseignant doit s’assoir face aux élèves et s’assurer de pouvoir tous les observer depuis sa position.
- Il n’est pas nécessaire que les élèves puissent voir l’enseignant de leur place sans se retourner, mais ils doivent se savoir observés. Ainsi, se placer au fond de la classe plutôt qu’à l’avant présente de l’intérêt. Une autre position possible est dans un coin avant ou arrière de la classe.
- Si les élèves peuvent venir poser des questions, il faut définir une routine et tenir compte de la circulation. Ainsi il ne faut pas se trouver trop près des bureaux d’autres élèves qui pourraient être victimes de distraction dans leur travail. Il faut également éviter que des élèves fassent la file pour poser une question, car cela se traduit en une perte de temps brut et ils sont dès lors tentés de bavarder. De plus, ils obstruent sa vue en plus de distraire les élèves assis près de cette zone. Deux pistes :
- L’enseignant note alors les noms des élèves ayant besoin d’explications, leur demande de retourner à leur place et les appelle à son bureau un à la fois.
- Lorsque l’enseignant se rend compte qu’une explication qu’il va donner pourrait tout aussi bien être présentée par un élève avancé, il active le tutorat par les pairs. Il envoie l’élève en question vers l’élève capable de lui répondre, ce qui diminue la file de demandes.
Mise à jour le 28/04/2024
Bibliographie
Edmund T. Emmer and Carolyn M. Evertson, Classroom Management for middle ad high school teachers, Pearson, 2017
Bissonnette, Steve, Gauthier, Clermont, Castonguay, Mireille, L’enseignement explicite des comportements, Pour une gestion efficace des comportements en classe et dans l’école, Chenelière Éducation, Montréal, 2016
Doyle, W. (2006). Ecological Approaches to Classroom Management. In C. M. Evertson & C. S. Weinstein (Eds.), Handbook of classroom management: Research, practice, and contemporary issues (pp. 97–125). Lawrence Erlbaum Associates Publishers.
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