(Photographie : Janine Baechle)
Viser un apprentissage à la fois durable et efficace
Difficultés
Il est en principe facile de parvenir à un apprentissage durable. Il suffit de répéter, répéter et répéter encore, indéfiniment les informations ciblées, chaque fois que nécessaire. Malheureusement, cette stratégie n’est pas possible en pratique, car les élèves ne peuvent et ne vont pas consacrer un temps illimité à l’étude de leurs cours. Le processus se doit d’être court, rapide, efficient et rentable pour qu’il ait une chance d’être adopté.
Dès lors, la meilleure façon de parvenir à un apprentissage durable devient une question difficile. Si nous prenons par exemple le cadre de l’enseignement secondaire, les élèves suivent divers cours et pour chacun d’entre eux s’accumulent de multiples connaissances d’importance variable au fil du temps. Vouloir retenir durablement et efficacement de grandes quantités d’informations va se heurter à de multiples contraintes telles que le manque de temps, la fatigue, la motivation, l’utilité concrète ou les activités extrascolaires.
Si nous voulons qu’une approche puisse être adoptée largement et durablement, elle doit être simple. Elle doit trancher avec les habitudes et garantir un rendement certain, une satisfaction et un relatif confort à ses adeptes.
C’est ce à quoi vise de correspondre la proposition de Katherine A. Rawson et John Dunlosky (2011).
Ils ont mené trois expériences sur 533 étudiants universitaires pour explorer le paramétrage d’un apprentissage initial associé à un réapprentissage espacé. L’enjeu portait sur la durabilité et l’efficacité de l’apprentissage de contenus complexes. Ils ont utilisé comme support d’étude des définitions de termes techniques en psychologie. Toutefois, ils avancent que la méthode pourrait tout aussi bien s’appliquer à de la résolution d’exercices et à l’application de procédures.
Il existe un triple avantage pour des élèves à s’engager dans un apprentissage durable et efficace :
Katherine A. Rawson et John Dunlosky (2011) recommandent, selon des critères d’efficacité et de durabilité, l’apprentissage comme procédant selon deux phases :
Souvent, un élève va se contenter d’un rappel correct lors de sa phase d’apprentissage initiale. Selon ces chercheurs, ce n’est pas suffisant. Le principe d’une triple récupération est de jouer la carte du surapprentissage pour obtenir le plus efficacement et rapidement possible un niveau raisonnablement élevé de rétention à long terme. Ce procédé permet de rendre, en cas d’oubli, le réapprentissage plus rapide ensuite pour les contenus inaccessibles. Les épisodes de réapprentissage ultérieurs sont dès lors plus réduits.
Le principe est que l’élève étudie le contenu puis tente de récupérer l’information correctement. Trois récupérations complètes sont recommandées lors de cette étape. Si l’élève est incapable d’effectuer la récupération complètement pour un élément, il le réétudie jusqu’à ce qu’il y arrive et procède de la sorte jusqu’à obtenir les trois récupérations.
Pourquoi trois récupérations et pas une seule ?
Il existe une relation croissante entre le nombre de rappels corrects lors de l’entraînement initial et les performances à long terme. Ces gains semblent avantageux jusqu’au troisième rappel pour n’être plus que minimes au-delà. Il s’agit d’un surapprentissage.
Plus pratiquement, le fait de rappeler correctement des éléments plusieurs fois lors de l’apprentissage initial va coûter du temps, mais ce temps sera récupéré par la suite. En effet, moins d’éléments seront oubliés lors de la récupération pendant la prochaine session liée à l’apprentissage. Moins d’éléments seront donc à étudier avec parallèlement un bénéfice en matière de sentiment d’efficacité personnelle.
Un avantage indirect est également que le fait de pouvoir récupérer l’élément durant la première session de récupération espacée est plus avantageux également en matière d’apprentissage durable.
En procédant ainsi, la session d’apprentissage initiale installe déjà des connaissances solides directement mobilisables dès le cours prochain. De plus, la plupart ou la totalité du coût des essais supplémentaires au cours de la pratique initiale seront récupérées par un réapprentissage ultérieur plus rapide. Si les gains associés à un critère initial plus élevé lié à un apprentissage massé peuvent être modestes, les coûts le sont également.
Elle se décompose en trois sessions successives de réapprentissage où les individus se testent et réétudient ce qu’ils ne connaissaient pas puis se testent une nouvelle fois.
Cette seconde phase active l’effet d’espacement et l’associe à la pratique de récupération. Elle est indispensable sinon une grande partie de ce qui est appris durant la phase d’apprentissage initiale sera oubliée pendant l’intervalle. La phase de récupération espacée a pour enjeu de rendre les connaissances apprises pus durables.
L’augmentation du nombre de sessions de réapprentissage augmente considérablement la rétention à long terme et a toujours des effets substantiels sur celle-ci. En outre, au plus nous organisons des sessions de récupération, au plus nous pouvons progressivement laisser passer du temps entre celles-ci.
La dimension à prendre en compte est celle de l’efficience. Multiplier les séances de récupération a un coût horaire et elles n’ont un impact que si l’oubli a commencé à se manifester. Plus le nombre de sessions de réapprentissage augmente, plus le bénéfice supplémentaire sur investissement pour la rétention à long terme diminue.
L’efficience est à trouver dans un rapport entre l’efficacité et le coût. L’avantage du réapprentissage pour la durabilité se fait au prix d’essais pratiques supplémentaires. Le coût est d’autant plus élevé que ces sessions sont nombreuses. Un équilibre est donc à trouver entre le temps disponible et le résultat visé.
Pour initier des élèves à un processus d’apprentissage et de récupération distribuée, trois sessions forment un nombre idéal pour prendre conscience du phénomène et du bénéfice engrangé.
Un facteur clé de ces sessions de récupération est le taux de rappel et le taux de réapprentissage. De quel pourcentage des connaissances l’élève se rappelle-t-il ? Quel pourcentage de connaissances va nécessiter un apprentissage ?
Certains élèves peuvent souhaiter être capables de se rappeler 100 % des connaissances apprises après le délai prévu ou après un long délai. C’est déraisonnable et si cela se passait ce serait que le délai n’est pas suffisant. Il faut donc s’attendre à un besoin naturel de réapprentissage pour une partie des connaissances qui auront été oubliées, du moins en partie.
Ce deuil est aussi à faire par les enseignants. Nos élèves vont oublier l’essentiel de ce que nous leur enseignons s’ils n’ont pas l’occasion de la récupérer régulièrement. Néanmoins, même après oubli, le réapprentissage est plus rapide que l’apprentissage initial, preuve que des traces subsistent.
Dans l’ensemble, nous pouvons concevoir l’ensemble du programme 3 + 3 comme un cycle d’acquisition, d’oubli et de réappropriation de l’information.
L’apprentissage initial assure un excellent taux de connaissances à l’élève à court terme, ce qui lui permet de pleinement s’engager dans les cours suivants. Les récupérations suivantes vont installer durablement ces connaissances afin de préparer l’élève au test et stabiliser des connaissances préalables futures. Les effets de réapprentissage sont intéressants, ils augmentent la durabilité et diminuent la sensibilité à l’oubli.
Il existe deux cadres d’explication de l’efficacité du programme 3 + 3 :
Le premier cadre est celui des difficultés désirables qui font que l’apprentissage initial et les récupérations pourraient avoir des effets super-additifs. Selon le cadre théorique des difficultés désirables, la mémoire est améliorée par une récupération réussie, mais laborieuse. Le bénéfice est plus élevé que si la récupération est réussie et facile, ou que si elle est laborieuse, infructueuse et nécessite un réapprentissage.
Le second cadre d’explication de l’efficacité du programme 3 + 3 est d’ordre métacognitif. Les occasions de récupération vont permettre aux élèves d’évaluer l’efficacité des stratégies d’encodage utilisées précédemment lors de l’apprentissage initial.
Les élèves seront donc plus motivés à s’engager sérieusement lors de l’apprentissage initial sachant que toute négligence se paiera doublement lors des sessions de récupération. L’hypothèse indique que lorsque les apprenants connaissent un échec de récupération, ils sont plus susceptibles de passer d’une stratégie d’encodage moins efficace à une stratégie d’encodage plus efficace lors d’un réapprentissage ultérieur.
En effet, un critère d’apprentissage initial plus faible conduit à un plus grand nombre d’échecs de récupération au début d’une session de réapprentissage. Les apprenants peuvent passer à un encodage plus efficace de ces éléments au cours du réapprentissage. Cela améliorera la probabilité que ces éléments soient rappelés avec succès lors d’une session de réapprentissage ultérieure.
Ces deux cadres théoriques qui invoquent la récupération laborieuse pour l’un et le changement de stratégie pour l’autre ne sont pas des facteurs qui s’excluent mutuellement. Les deux peuvent jouer un rôle, et dans la mesure où leurs contributions se complètent, on peut s’attendre à des effets additifs de l’apprentissage initial et du réapprentissage.
Rawson, K. A., & Dunlosky, J. (2011). Optimizing schedules of retrieval practice for durable and efficient learning: How much is enough? Journal of Experimental Psychology: General, 140 (3), 283–302. https://doi.org/10.1037/a0023956
Dès lors, la meilleure façon de parvenir à un apprentissage durable devient une question difficile. Si nous prenons par exemple le cadre de l’enseignement secondaire, les élèves suivent divers cours et pour chacun d’entre eux s’accumulent de multiples connaissances d’importance variable au fil du temps. Vouloir retenir durablement et efficacement de grandes quantités d’informations va se heurter à de multiples contraintes telles que le manque de temps, la fatigue, la motivation, l’utilité concrète ou les activités extrascolaires.
Si nous voulons qu’une approche puisse être adoptée largement et durablement, elle doit être simple. Elle doit trancher avec les habitudes et garantir un rendement certain, une satisfaction et un relatif confort à ses adeptes.
C’est ce à quoi vise de correspondre la proposition de Katherine A. Rawson et John Dunlosky (2011).
Ils ont mené trois expériences sur 533 étudiants universitaires pour explorer le paramétrage d’un apprentissage initial associé à un réapprentissage espacé. L’enjeu portait sur la durabilité et l’efficacité de l’apprentissage de contenus complexes. Ils ont utilisé comme support d’étude des définitions de termes techniques en psychologie. Toutefois, ils avancent que la méthode pourrait tout aussi bien s’appliquer à de la résolution d’exercices et à l’application de procédures.
Avantages d’un apprentissage durable et efficace
Il existe un triple avantage pour des élèves à s’engager dans un apprentissage durable et efficace :
- À court terme : en assimilant rapidement les nouvelles notions importantes, ils peuvent mieux profiter des cours qui suivent, vont les mobiliser et les appliquer dans des contextes de complexité croissante.
- À moyen terme : cela permet aux élèves de s’assurer qu’ils ont les connaissances nécessaires pour réussir les évaluations sommatives ou l’épreuve certificative à venir.
- À long terme : les élèves vont retenir les concepts clés d’un cours qui deviendront des connaissances préalables utiles pour un cours ultérieur (par exemple l’année suivante) et leur donneront une longueur d’avance.
Le programme 3 + 3
Katherine A. Rawson et John Dunlosky (2011) recommandent, selon des critères d’efficacité et de durabilité, l’apprentissage comme procédant selon deux phases :
- Un apprentissage initial durant lequel sont assurés trois rappels corrects des connaissances apprises.
- Trois sessions de récupération ou de réapprentissage ultérieures :
- La première session de réapprentissage peut être placée deux jours après l’apprentissage initial.
- La seconde et la troisième peuvent alors être placées ensuite à une semaine d’intervalle chacune.
- Il est supposé que la troisième session de rappel puisse tomber la veille de l’examen ou de l’évaluation.
Souvent, un élève va se contenter d’un rappel correct lors de sa phase d’apprentissage initiale. Selon ces chercheurs, ce n’est pas suffisant. Le principe d’une triple récupération est de jouer la carte du surapprentissage pour obtenir le plus efficacement et rapidement possible un niveau raisonnablement élevé de rétention à long terme. Ce procédé permet de rendre, en cas d’oubli, le réapprentissage plus rapide ensuite pour les contenus inaccessibles. Les épisodes de réapprentissage ultérieurs sont dès lors plus réduits.
Une phase d’apprentissage initial en une seule session
Le principe est que l’élève étudie le contenu puis tente de récupérer l’information correctement. Trois récupérations complètes sont recommandées lors de cette étape. Si l’élève est incapable d’effectuer la récupération complètement pour un élément, il le réétudie jusqu’à ce qu’il y arrive et procède de la sorte jusqu’à obtenir les trois récupérations.
Pourquoi trois récupérations et pas une seule ?
Il existe une relation croissante entre le nombre de rappels corrects lors de l’entraînement initial et les performances à long terme. Ces gains semblent avantageux jusqu’au troisième rappel pour n’être plus que minimes au-delà. Il s’agit d’un surapprentissage.
Plus pratiquement, le fait de rappeler correctement des éléments plusieurs fois lors de l’apprentissage initial va coûter du temps, mais ce temps sera récupéré par la suite. En effet, moins d’éléments seront oubliés lors de la récupération pendant la prochaine session liée à l’apprentissage. Moins d’éléments seront donc à étudier avec parallèlement un bénéfice en matière de sentiment d’efficacité personnelle.
Un avantage indirect est également que le fait de pouvoir récupérer l’élément durant la première session de récupération espacée est plus avantageux également en matière d’apprentissage durable.
En procédant ainsi, la session d’apprentissage initiale installe déjà des connaissances solides directement mobilisables dès le cours prochain. De plus, la plupart ou la totalité du coût des essais supplémentaires au cours de la pratique initiale seront récupérées par un réapprentissage ultérieur plus rapide. Si les gains associés à un critère initial plus élevé lié à un apprentissage massé peuvent être modestes, les coûts le sont également.
Une phase de récupération espacée
Elle se décompose en trois sessions successives de réapprentissage où les individus se testent et réétudient ce qu’ils ne connaissaient pas puis se testent une nouvelle fois.
Cette seconde phase active l’effet d’espacement et l’associe à la pratique de récupération. Elle est indispensable sinon une grande partie de ce qui est appris durant la phase d’apprentissage initiale sera oubliée pendant l’intervalle. La phase de récupération espacée a pour enjeu de rendre les connaissances apprises pus durables.
L’augmentation du nombre de sessions de réapprentissage augmente considérablement la rétention à long terme et a toujours des effets substantiels sur celle-ci. En outre, au plus nous organisons des sessions de récupération, au plus nous pouvons progressivement laisser passer du temps entre celles-ci.
La dimension à prendre en compte est celle de l’efficience. Multiplier les séances de récupération a un coût horaire et elles n’ont un impact que si l’oubli a commencé à se manifester. Plus le nombre de sessions de réapprentissage augmente, plus le bénéfice supplémentaire sur investissement pour la rétention à long terme diminue.
L’efficience est à trouver dans un rapport entre l’efficacité et le coût. L’avantage du réapprentissage pour la durabilité se fait au prix d’essais pratiques supplémentaires. Le coût est d’autant plus élevé que ces sessions sont nombreuses. Un équilibre est donc à trouver entre le temps disponible et le résultat visé.
Pour initier des élèves à un processus d’apprentissage et de récupération distribuée, trois sessions forment un nombre idéal pour prendre conscience du phénomène et du bénéfice engrangé.
Un facteur clé de ces sessions de récupération est le taux de rappel et le taux de réapprentissage. De quel pourcentage des connaissances l’élève se rappelle-t-il ? Quel pourcentage de connaissances va nécessiter un apprentissage ?
Certains élèves peuvent souhaiter être capables de se rappeler 100 % des connaissances apprises après le délai prévu ou après un long délai. C’est déraisonnable et si cela se passait ce serait que le délai n’est pas suffisant. Il faut donc s’attendre à un besoin naturel de réapprentissage pour une partie des connaissances qui auront été oubliées, du moins en partie.
Ce deuil est aussi à faire par les enseignants. Nos élèves vont oublier l’essentiel de ce que nous leur enseignons s’ils n’ont pas l’occasion de la récupérer régulièrement. Néanmoins, même après oubli, le réapprentissage est plus rapide que l’apprentissage initial, preuve que des traces subsistent.
Explication du processus du programme 3 + 3
Dans l’ensemble, nous pouvons concevoir l’ensemble du programme 3 + 3 comme un cycle d’acquisition, d’oubli et de réappropriation de l’information.
L’apprentissage initial assure un excellent taux de connaissances à l’élève à court terme, ce qui lui permet de pleinement s’engager dans les cours suivants. Les récupérations suivantes vont installer durablement ces connaissances afin de préparer l’élève au test et stabiliser des connaissances préalables futures. Les effets de réapprentissage sont intéressants, ils augmentent la durabilité et diminuent la sensibilité à l’oubli.
Il existe deux cadres d’explication de l’efficacité du programme 3 + 3 :
Le premier cadre est celui des difficultés désirables qui font que l’apprentissage initial et les récupérations pourraient avoir des effets super-additifs. Selon le cadre théorique des difficultés désirables, la mémoire est améliorée par une récupération réussie, mais laborieuse. Le bénéfice est plus élevé que si la récupération est réussie et facile, ou que si elle est laborieuse, infructueuse et nécessite un réapprentissage.
Le second cadre d’explication de l’efficacité du programme 3 + 3 est d’ordre métacognitif. Les occasions de récupération vont permettre aux élèves d’évaluer l’efficacité des stratégies d’encodage utilisées précédemment lors de l’apprentissage initial.
Les élèves seront donc plus motivés à s’engager sérieusement lors de l’apprentissage initial sachant que toute négligence se paiera doublement lors des sessions de récupération. L’hypothèse indique que lorsque les apprenants connaissent un échec de récupération, ils sont plus susceptibles de passer d’une stratégie d’encodage moins efficace à une stratégie d’encodage plus efficace lors d’un réapprentissage ultérieur.
En effet, un critère d’apprentissage initial plus faible conduit à un plus grand nombre d’échecs de récupération au début d’une session de réapprentissage. Les apprenants peuvent passer à un encodage plus efficace de ces éléments au cours du réapprentissage. Cela améliorera la probabilité que ces éléments soient rappelés avec succès lors d’une session de réapprentissage ultérieure.
Ces deux cadres théoriques qui invoquent la récupération laborieuse pour l’un et le changement de stratégie pour l’autre ne sont pas des facteurs qui s’excluent mutuellement. Les deux peuvent jouer un rôle, et dans la mesure où leurs contributions se complètent, on peut s’attendre à des effets additifs de l’apprentissage initial et du réapprentissage.
Mise à jour le 03/10/2022
Bibliographie
Rawson, K. A., & Dunlosky, J. (2011). Optimizing schedules of retrieval practice for durable and efficient learning: How much is enough? Journal of Experimental Psychology: General, 140 (3), 283–302. https://doi.org/10.1037/a0023956
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