mardi 10 juillet 2018

Utilisations de la pratique de récupération en classe

L’appellation pratique de récupération regroupe une variété des stratégies efficaces pour faciliter le développement d’une mémorisation durable et approfondie. Nous avons regroupé ici différents paramètres et des pistes variées en vue de la mobilisation de la pratique de récupération en classe.

(Photographie : Ishikoro Koroishi)



Paramètres liés à l’efficacité de la pratique de récupération


1. Différer la rétroaction dans le cadre de la pratique de récupération


La pratique de récupération porte sur des contenus pour lesquels tout un processus d’enseignement a préalablement été réalisé. Par conséquent, les contenus ont été appris une première fois par les élèves qui ont montré un certain degré de performance.

L’enjeu est maintenant de consolider les connaissances à long terme par le biais de la pratique de récupération de manière à en favoriser la maîtrise.

La rétroaction a un intérêt certain à être immédiate durant la phase de compréhension et des premiers apprentissages sur une matière. Ce n’est plus nécessairement le cas lorsque nous glissons vers des évaluations formatives et de la pratique de récupération, lorsque nous tentons de contrer l’oubli sur quelque chose de préalablement appris. 

Par conséquent, l’effet correctif de la rétroaction n’exige plus qu’elle soit réalisée immédiatement après une évaluation surtout dans la cadre d’une pratique de récupération.

Il est avantageux de la décaler légèrement dans le temps. Il ne semble pas y avoir de plus-value à corriger l’élève dans la foulée d’une évaluation formative comme c’est le cas lors de la pratique autonome ou guidée en classe.

En effet, il ne s’agit plus d’installer des automatismes ou la compréhension, mais de vérifier leur présence et leur exactitude. 

Ce qui semble pertinent dans l’acte de différer la rétroaction semble être le fait que nous profitons alors d’un effet d’espacement. Deux confrontations avec les mêmes informations avec un espacement entre elles mènent généralement à une meilleure rétention qu’une seule rencontre plus longue, mais d’un seul tenant.



2. Veiller à débusquer les conceptions erronées


Une rétroaction à la suite d’un test formatif est cruciale pour corriger les erreurs qui correspondent à des conceptions erronées pour lesquelles les élèves étaient certains d’être dans le bon.

Si nous n’intervenons pas de ce cas, leurs erreurs auraient de grandes chances de perdurer et de se retrouver lors des évaluations sommatives ultérieures.

Ceci est d’autant plus vrai que bon nombre d’élèves se contentent de relectures ou de récitations sans s’évaluer ni nécessairement retourner vérifier leurs connaissances en contexte.



3. Favoriser le transfert de compétences en variant les questions


La pratique de la récupération favorise le transfert mieux qu’une approche conventionnelle d’étude comme la relecture de ses notes.

Chaque fois que nous récupérons une information, sa trace en mémoire à long terme devient plus accessible dans le futur.

La récupération aide à créer des représentations mentales cohérentes, des schémas intégrés de concepts complexes. C’est le type d’apprentissage approfondi nécessaire pour résoudre de nouveaux problèmes et susciter de nouvelles inférences. 

Nous facilitons ce processus en variant les questions lors de la pratique de récupération, ce qui permet aux élèves de réfléchir, d’élaborer et d’approfondir leurs connaissances.



4. Augmenter les capacités de discrimination par l’entremêlement


Lors d’un test formatif, les élèves doivent récupérer des informations en mémoire à long terme. Confrontés à une variété de questions entremêlées, ils doivent sélectionner la réponse pertinente parmi tous les contenus qu’ils ont appris.

Ce faisant, ils réactivent et différencient également des concepts associés et les renforcent de même.

Ils peuvent ainsi consolider et développer leurs capacités de discrimination entre ces différents savoirs mémorisés.

Cela atténue le risque de confusion ultérieure entre ceux-ci. 



5. Éviter la notation dans le cadre de la pratique de récupération


Un élément important des pratiques de récupération est qu’elles gagnent généralement à être à faibles enjeux pour être les plus efficaces possibles.

Offrir une pratique de récupération sans points ou sans un autre forme de notation, permet de maintenir l’accent sur l’apprentissage en cours et non sur la performance lors d’une évaluation. En effet, même des savoirs et savoir-faire récupérés à un moment précis sont susceptibles d’être oubliés par la suite, il s’agit d’un processus inscrit dans une perspective à long terme. Nous visons l’apprentissage à long terme plutôt que la performance à court terme.

Les élèves se sentiront moins stressés et plus à l’aise lorsqu’ils commettent des erreurs et qu’il n’y a pas de conséquences. Ces pratiques ne doivent pas être utilisées comme une forme de jugement des compétences ou capacités propres aux élèves.

L’objectif est d’aider les élèves et ne pas les stigmatiser face à leurs erreurs ou à leurs difficultés. Sans notation chiffrée, l’attention des élèves se centre automatiquement sur leurs erreurs. Nous évitons le risque qu’un résultat chiffré puisse être considéré comme une prédiction d’un futur résultat certificatif et limiter les investissements futurs s’ils correspondent aux attentes visées. Si un élève a un 15/20 à un test formatif, il pourrait décider de ne plus revoir pour l’évaluation sommative et ne pas tenir compte de la rétroaction. Cela serait une double erreur.



6. Atténuer le stress et l’anxiété


Lorsque les enjeux liés à une bonne performance à un test augmentent, les bénéfices d’apprentissage liés à la pratique de récupération diminuent.

Cependant, une augmentation de la fréquence des tests en classe réduit globalement l’anxiété liée aux tests. De même comme le test formatif ne prête pas à conséquence en matière de devenir de l’élève, il diminuerait plutôt l’anxiété ultérieure lors d’un test sommatif. Les élèves apprennent à faire face à une évaluation et le sentiment de réussite qui les accompagne même sur des parties de matière réduites contribue à nourrir leur sentiment d’auto-efficacité.

Cela les rend plus à l’aise avec le contenu des cours et moins anxieux face aux évaluations sommatives à venir.

Si certains élèves développent tout de même de l’anxiété face à une évaluation, nous pouvons également nous interroger et les questionner sur leurs raisons. Quels enjeux, parfois excessifs, l’élève imagine-t-il derrière ce test ? Cela vaut la peine de parler avec eux pour dénouer la situation.



Pistes d’utilisation de la pratique de récupération


1. Habituer les élèves aux formats des questions


Certains élèves n’ont peut-être pas eu une expérience scolaire suffisamment probante dans la matière considérée pour réussir d’emblée des évaluations sommatives. Ils peuvent ne pas saisir les attentes, car ce que nous leur demandons au fil de leur scolarité est de complexité croissante. Il existe parfois des paliers importants d’une année scolaire à l’autre.

Souvent, poser des questions inhabituelles a un effet désarçonnant sur eux. De même, même s’ils connaissent la matière, ils peuvent ne pas savoir comment structurer une réponse ni savoir toujours à quelle réponse correspond telle question.

L’évaluation formative peut leur permettre de progresser. Elle leur apprend à se familiariser avec le format des réponses et des questions. Ce processus gagne à se faire de manière incrémentale pour leur permettre peu à peu de faire face à une augmentation du niveau d’exigence et de complexité.



2. Échantillonner la matière testée


Lors d’un test formatif, nous ne pouvons pas interroger sur tout.

Ce qui va être récupéré peut se réduire parfois à une partie congrue de la matière à assimiler.

Nous pourrions en conclure que les effets ne se porteront que sur ces échantillons. La recherche suggère plutôt que la pratique de récupération n’améliore pas uniquement la connaissance des contenus testés. Elle facilite aussi la mémorisation ultérieure des contenus non rappelés, mais reliés à ceux sur lesquels nous interrogeons.

Il est donc plus pertinent de poser des questions sur toutes les parties plutôt que de se centrer au hasard sur un domaine d’un cours. Nous interrogeons donc les élèves brièvement sur des éléments puisés dans toutes les parties de la matière, en ne laissant aucune part essentielle de côté.

Il est également important de ne pas suivre l’ordre chronologique du cours, mais de le mélanger pour amener les élèves à réfléchir plus sur le sens que sur la position chronologique des réponses dans la structure du cours.



3. Placer stratégiquement les questions en fonction de la phase d'enseignement. 


La vérification de la compréhension se fait en direct lors du modelage et de la pratique guidée en enseignement explicite. Dans ce cas, elle porte sur la matière en cours d'enseignement. Les élèves continuent à répondre à des questions lors de la pratique autonome qui suit. L'enjeu est d'établir un apprentissage initial.

Par la suite, les enjeux de l'enseignant dans ses interactions avec ses élèves portent sur la consolidation des apprentissages de manière à les rendre résistants à l'oubli. Dans ce cadre, la démarche consiste à donner aux élèves des opportunités de pratique de récupération en les espaçant de plus en plus. Intégrer un espace croissant permet de renforcer son efficacité. 

En ce sens, il est judicieux de ne pas proposer un quiz, d'organiser une évaluation formative ou de donner des devoirs aux élèves, qui ne concernent pas exemple que le ou les cours précédents à chaque fois. Nous ne soutenons pas la consolidation par des questions sur des matières trop découpées ou parcellaires, qui ne se distribuent pas au fil du temps.

Les devoirs, les quiz et les évaluations formative sont l'occasion de globaliser et d'aborder un volume de matière plus conséquent, qui a été vue sur une période plus longue.

Dans la même logique, il est toujours avantageux de procéder à des évaluation formative et sommative suffisamment différées par rapport au temps d'enseignement en intégrant des opportunités de récupération intermédiaires. 

Lorsque nous testons nos élèves sur une matière particulière, nous ne devrions jamais le faire immédiatement après l’avoir enseignée, quand la force de récupération est encore très élevée et que la force de stockage est encore base. Nous devrions attendre un peu que l’oubli commence à agir et permis grâce aux récupération espacées. De cette manière nous permettons à la force de stockage d'augmenter.

Ces dimensions sont également vraies pour l'apprentissage autonome des élèves. Il n’est pas utile de tester ses capacités de récupération d’une matière uniquement juste après l’avoir étudiée. Il est beaucoup plus profitable d’attendre quelque peu, par exemple de réessayer le lendemain, quand la force de récupération se sera affaiblie, de manière à renforcer beaucoup plus la force de stockage des informations lors de la récupération.

Attendre un certain temps après l’étude avant d’effectuer un nouveau test rend l’apprentissage plus solide et plus durable.


4. Informer les élèves sur les bienfaits de la pratique de récupération ou effet test


Il existe un mythe fréquent concernant la mémorisation dont les élèves sont souvent victimes. C’est l’idée que dès que nous pouvons nous rappeler une information en mémoire, que nous avons précédemment apprise, il n’est plus nécessaire de s’entrainer à la récupérer en mémoire. Nous pouvons simplement la relire et concentrer nos efforts sur d’autres éléments encore mal mémorisés.

Il s’agit d’une erreur coûteuse en matière d’apprentissage. La recherche montre que ne plus pratiquer, ne plus récupérer des éléments mémorisés réduit considérablement leur rétention à long terme. Relire est insuffisant. 

Il est utile d’informer sur les bienfaits de la pratique de récupération ou effet test. Si les élèves testent leur mémoire pendant qu’ils étudient, c’est souvent selon eux pour vérifier l’état de leurs connaissances. Ils ignorent que c’est cette pratique de récupération qui est en réalité l’élément central renforçant durablement la mémorisation. 

Lorsque les élèves se fient uniquement à leur expérience subjective pendant qu’ils étudient, ils vont par exemple constater une aisance de traitement pendant la relecture. Ils peuvent tomber dans une illusion de compétence et croire qu’ils connaissent mieux le matériel qu’ils ne le connaissent réellement. Se tester est le seul critère qui permet de s’assurer qu’un apprentissage a eu lieu.



5. Insister sur l’efficacité de la pratique de récupération


Parce que la récupération de l’information exige un effort mental qui peut sembler difficile et que les performances peuvent sembler imparfaites, les élèves peuvent se décourager et ne pas apprécier de se tester. Cela peut leur donner l’impression que les progrès sont lents et que le processus est inefficace, alors qu’au contraire les apprentissages sont plus durables et profonds. Les efforts et le temps consacré sont rentables.

Paradoxalement plus la pratique de récupération est difficile, mais réalisable, mieux c’est pour l’apprentissage à long terme. Les éléments qui ne sont pas appris sont directement ciblés.

À l’opposé, les stratégies rapides et faciles comme de relire ses feuilles ne mènent qu’à un apprentissage à court terme et superficiel. Ils ne permettent pas de distinguer aisément ce qui est déjà appris de ce qui ne l’est pas, ce qui mène à un mauvais usage des ressources en temps.

Ces aspects liés à l’importance de la pratique de récupération comme moteur de l’apprentissage et comme outil précieux d’autorégulation sont importants à communiquer et à faire comprendre aux élèves.



6. Espacer les occasions de pratique de récupération


Il est peu simple de déterminer combien de récupérations sont optimales et selon quelle distribution pour maximiser la rétention à long terme. Le facteur clé est surtout de combiner pratique de récupération et pratique espacée en tenant compte des courbes de l’oubli.

Ces courbes de l’oubli dépendent de différents paramètres qui sont fonction de l’apprenant et de la complexité du sujet considéré. C’est donc un outil d’autant plus performant que nous apprenons à l’utiliser.

Tout cela demande une autorégulation stratégique, basé sur des capacités métacognitives et une planification efficace.

Son utilisation prend tout son sens dans un contexte d’enseignement également. Les concepts clés pour qu’ils soient assimilés durablement doivent revenir périodiquement tout au long de l’année scolaire. Le clou ne s’enfonce pas en une seule fois. S’assurer que des connaissances centrales sont effectivement établies nécessite de répétitions espacées de la récupération pour devenir réellement durables. 



7. Gérer une progression dans la pratique de récupération


Pour être efficace, la pratique de récupération implique que nous puissions récupérer suffisamment de contenu en mémoire sur le sujet considéré. Cela implique donc que la matière soit suffisamment étudiée et assimilée avant d’entamer la pratique de récupération. 

Naturellement, la pratique de récupération va révéler quelques failles dans nos connaissances. Ainsi, après celle-ci, il est indispensable que les élèves retournent étudier les parties défaillantes afin de maximiser son utilité. 

La pratique de récupération doit donc être utilisée de pair avec une pratique de mémorisation classique qui lui est préalable, mais intervient pour combler les oublis après chaque récupération. Les deux se complètent et se renforcent mutuellement.

Dans nos pratiques d’enseignement, nous pouvons imaginer implémenter cette dimension avec une série de tests formatifs incrémentiels qui comprennent un volume croissant de connaissances. La pratique de récupération fonctionnant bien pour ce qui a été précédemment étudié et la mémorisation venant compléter pour les nouveaux éléments d’un test formatif à l’autre. Avec cette forme d’étayage progressif, un enseignant peut accompagner ses élèves dans la maîtrise d’un volume de matière conséquent. Il leur prouve par « A + B » que ça fonctionne, les invitant à utiliser la même approche de manière autonome par la suite.

Lorsque la pratique de récupération est gérée par l’enseignant, il devient utile qu’il l’accompagne d’une rétroaction sur les erreurs et défaillances qu’il constate. Le but est d’éviter que les élèves ne les répètent et qu’ils puissent centrer leur travail personnel sur celles-ci.



8. Des courts questionnaires en début ou en fin de cours


Une manière performante d’intégrer la pratique de récupération est de démarrer un cours par un quiz de quelques minutes. L’enseignant peut par exemple se constituer une série de petites fiches avec des questions à réponses courtes autour de concepts clés, de règles, de procédures, de termes de vocabulaires, des exercices ou problèmes types. Il peut donner ces questions aux élèves pour qu’ils s’en servent de base pour des flashcards.

Il peut tirer quelques fiches au sort ou les sélectionner et faire un quiz oral en début ou fin de cours. Il pose la question devant la classe, leur demande d’écrire leurs réponses puis attend quelques secondes puis désigne un élève au hasard pour y répondre.

Il peut donner aussi l’un ou l’autre exercice à faire par les élèves durant un temps réduit de quelques minutes, puis rapidement leur afficher la solution et discuter des difficultés. Ces questions peuvent porter aléatoirement sur tout ce qui a été vu et doit être connu, c’est une façon de mettre en place des révisions régulières.

Cela constitue une forme de vérification de la compréhension qui exploite à merveille l’effet de test. Le quiz ne prend que peu de temps et d’organisation et permet de s’assurer la mémorisation des concepts clés par tous les élèves et leur rafraichissement à intervalle régulier. L’intérêt est de mettre en œuvre grâce à ce processus à la fois l’effet d’espacement, l’entremêlement et la pratique de récupération.



9. « Brain dump » ou « Rappel libre »





10. Utiliser le potentiel du numérique


Comme l’écrivent Paul A. Kirshner et Mirjam Neelen, les nouvelles technologies offrent régulièrement de nouvelles pistes pour faciliter la pratique de récupération

Par exemple :
  • Un quiz en ligne (Socrative, Kahoot!,...) 
  • Un ticket de sortie à la fin d’une classe (par exemple à l’aide d’un formulaire en ligne)
  • Une application pour gérer des flashcards électroniques (Anki, Quizlet,..)
  • Une prise de notes numérique, à l’aide de la méthode Cornell qui permet d’intégrer du multimédia comme illustration.
  • Du rappel libre avec un outil tel que Padlet

Les avantages potentiels de l’utilisation des nouvelles technologies au service de l’apprentissage sont nombreux :
  1. Plus d’options pour alterner entre différents types d’activités d’apprentissage.
  2. Limitations des supports à transporter pour s’exercer. 
  3. Les élèves peuvent s’investir dans ces activités à leur propre rythme, quand et où ils veulent ou le peuvent. 
  4. Ces applications laissent des traces qui permettent de connaitre et surveiller l’avancement et le temps passé dessus par les élèves. 
  5. Possibilité d’analyser, de traiter et d’offrir une rétroaction rapide et automatique sur les résultats des tests à réponse fermée ou à choix multiples. À cet égard, il est important que la lecture ne soit pas constamment interrompue par la rétroaction. En d’autres termes, les élèves reçoivent une rétroaction dès qu’ils ont terminé le test, au lieu d’être interrogés question par question avec des retours d’information intermédiaires.
  6. Possibilité d’automatiser l’autoévaluation des élèves. 
  7. Possibilité de créer une base de données de questions avec des collègues ou potentiellement utiliser à terme des outils d’intelligence artificielle qui génèreraient des questions à partir de contenus (exemple : Quillionz, Carousel…) 




Mis à jour le 27/05/2022

Bibliographie


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